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3e édition

MI.

■  Particule indéclinable, qui ne s’emploie jamais toute seule, & qui entre dans la composition de plusieurs mots, & sert à marquer, soit le partage d’une chose en deux portions égales, soit l’endroit où la chose peut être partagée de la sorte.
Elle sert à marquer le partage d’une chose en deux portions égales, lorsqu’elle se joint avec le mot Parti. Mi-parti. Mi-partie. Ainsi on dit que Les avis ont été mi-partis, que les opinions ont été mi-parties, pour dire, qu’Il y en a eu autant d’un côté que de l’autre.
Et l’on dit, qu’Une robe est mi-partie de blanc & de rouge, pour dire, que Tout un côté de la robe par dehors est blanc, & que tout l’autre côté aussi par dehors est rouge.
Elle sert à marquer l’endroit où la chose p. 125peut être partagée en deux portions égales ; lorsqu’elle se joint à des noms substantifs. Ainsi l’on dit, Mi-chemin, pour dire, l’endroit où l’on compte la moitié du chemin.
Il en est de même des autres mots où cette particule se joint. Mi-côte, mi-corps, mi-jambe, mi-sucre, mi-terme, mi-Carême, mi-Mai, mi-Août. Et ainsi des autres noms des mois.
Il faut observer que quand cette particule se joint avec les mots de Corps, jambe, sucre, chemin, mur, terme, & côte, elle ne s’emploie qu’adverbialement avec la proposition A, sans aucun article. Ainsi on dit, A mi-corps, à mi-jambe, à mi-terme, ou bien, jusques à mi-corps. Jusques à mi-jambe. Jusques à mi-terme. Des confitures à mi-sucre ; Sans qu’avec ces mots elle ait jamais aucun autre emploi. Il n’y a de l’eau qu’à mi-jambe, que jusqu’à mi-jambe. Cette poutre ne porte qu’à mi-mur. Cette femme est accouchée à mi-terme. Je vous conduirai jusqu’à mi-chemin. Une maison située à mi-côte.
Il n’en est pas de même lorsqu’elle se joint aux mots de Carême, & à tous les noms des mois ; car alors ces noms ne se mettent point sans article : & ce qui est à remarquer, c’est qu’ils ne reçoivent que l’article feminin, quoique tous soient masculins. Nous avons passé la mi-Mai. Vers la mi-Août. Cela arriva vers la mi-Carême. Il n’y a que le seul mot de Mai qui se dit sans article dans ce proverbe. Mi-Mai, queue d’hiver.
Il est encore à remarquer que dans tous les mots ci-dessus la particule Mi en est séparée dans l’écriture par un petit tiret comme en ceux-ci, Mi-Août, mi-Carême ; mais dans quelques autres, comme midi, minuit, & milieu, que l’on verra à leur ordre, elle n’est point séparée.
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