herbe-aux-sorciers

SORCIER, SORCIÈRE

nom
Étymologie : xiie siècle, au féminin ; xiiie siècle, au masculin. Issu du latin médiéval sortiarius, « jeteur de sorts », lui-même dérivé de sortes, pluriel de sors, « sort ».
■  Celui, celle à qui on attribue le pouvoir de mettre en œuvre des forces occultes pour agir sur le destin des hommes ou le cours des évènements, généralement dans l’intention de nuire. Les philtres, les breuvages, les incantations d’un sorcier. Un sabbat de sorcières. Au Moyen Âge, on croyait que les sorciers avaient passé un pacte avec le diable. Dans l’imagerie populaire, les sorcières sont souvent représentées à cheval sur un balai ou auprès de leur chaudron. Les trois sorcières de « Macbeth », de Shakespeare. Les sorcières des contes de Grimm. L’affaire des sorcières de Salem, marquée par le procès et l’exécution de nombreux villageois accusés d’envoûtement, secoua le Massachusetts à la fin du xviie siècle. La croyance aux pouvoirs des sorciers est très répandue dans certaines communautés d’Afrique et d’Amérique.
▪ Spécialement. Marque de domaine : histoire. Chasse aux sorcières, a désigné l’ensemble des actions lancées par le sénateur McCarthy aux États-Unis entre 1950 et 1954 contre les membres et les sympathisants, ou supposés tels, du parti communiste ; par extension, désigne toute entreprise systématique visant à discréditer, à écarter, à éliminer, au sein d’un pays ou d’un groupe, des individus jugés dangereux en raison de leurs opinions, de leurs croyances. Les réseaux sociaux permettent de se livrer anonymement et massivement à des chasses aux sorcières. – Marque de domaine : botanique. Rond de sorcière, voir Rond II. En composition. Herbe-aux-sorciers, nom que l’on donnait autrefois à la circée parce qu’on lui attribuait des propriétés magiques.
▪ Loc. et expr. fig. Il n’est pas besoin d’être sorcier, d’être grand sorcier pour faire, pour deviner cela, il n’est pas nécessaire d’avoir beaucoup d’habileté, de pénétration pour faire, pour deviner cela. Miroir, glace de sorcière ou, elliptiquement, miroir, glace sorcière, miroir bombé qui déforme ce qu’il reflète. En apposition. Un apprenti sorcier, par allusion à la ballade de Goethe, celui qui, en raison de son inexpérience, se révèle incapable de maîtriser les conséquences de ce qu’il a entrepris.
▪ Fig. et souvent plaisant. Au féminin. Femme à l’apparence repoussante ou au caractère acariâtre. Quelle vieille sorcière ! Au masculin. Homme dont l’habileté dans un domaine donné est extrême, paraît extraordinaire. Pour tout ce qui touche à l’informatique, c’est un vrai sorcier.
▪ Adjectivement. Fam. Ça n’est pas sorcier, se dit d’une chose aisée à faire, à comprendre.
 Titres célèbres : De la démonomanie des sorciers, de Jean Bodin (1580) ; Le Sabbat des sorcières, tableau de Goya (1798) ; La Sorcière, de Michelet (1862) ; L’Amour sorcier, ballet de Manuel de Falla (1915) ; Ma femme est une sorcière, film de René Clair (1942) ; Les Sorcières de Salem, pièce d’Arthur Miller (1953).
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