sérieux, -euse

SÉRIEUX, SÉRIEUSE

adjectif et nom
Étymologie : xive siècle. Emprunté du latin médiéval seriosus, dérivé de serius, de même sens, lui-même issu d’une racine indo-européenne *swer‑, « lourd ».

I.

I. Adjectif.
1.  Qui est grave dans son attitude et dans ses propos, qui ne prend pas les choses à la légère. C’est un homme très sérieux. J’ai rarement vu une enfant aussi sérieuse. Par métonymie. Un air sérieux, une mine sérieuse. Arborer un visage sérieux. Son comportement n’est pas sérieux.
▪ Par extension. Qui n’est pas futile, dont l’objet est profond. Ils ont eu une conversation bien sérieuse. Se dit aussi parfois d’un ouvrage qui traite d’un sujet important et dont le style est enjoué, et de la réflexion qui s’y manifeste. Elle apprécie dans « Candide », conte de Voltaire, la pensée sérieuse.
▪ Spécialement. Dans les arts. Le genre sérieux, a désigné, au xviiie siècle, un genre dramatique de registre moins élevé que la tragédie et comportant des éléments comiques, encore appelé drame bourgeois par Diderot. Opéra sérieux, par opposition à Opéra bouffe, voir Opéra. Musique sérieuse, s’est dit de la musique classique.
▪ Expr. Être sérieux comme un pape, comme un âne qu’on étrille, adopter un maintien grave et compassé, n’être guère accessible à la plaisanterie.
 Titre célèbre : Essai sur le genre dramatique sérieux, de Beaumarchais (1767).
2.  Appliqué, rigoureux dans ce qu’il fait ; digne de confiance. Un élève sérieux. Un artisan peu sérieux. Il a trouvé un acquéreur sérieux. Par extension. Une étude sérieuse a été publiée sur le sujet. Il n’y a rien de sérieux dans ce raisonnement.
▪ Spécialement. Se dit de quelqu’un dont la morale, les mœurs sont irréprochables. C’est une fille sérieuse.
▪ Loc. fam. Faire sérieux (surtout à la forme négative), produire une bonne impression, être crédible. Tout cela ne fait pas très sérieux.
3.  Se dit d’une chose importante, lourde de conséquences, qui doit être prise en compte (comme épithète, peut se placer avant ou après le nom). L’affaire est sérieuse. C’est un sérieux motif de licenciement. Son état est sérieux. La tempête a causé de sérieux dommages. Expr. Passons aux choses sérieuses, se dit lorsqu’on veut en venir à ce qui est essentiel. Fam. C’est sérieux ou, subst., c’est du sérieux entre eux, se dit d’une relation amoureuse dont on pense qu’elle sera pérenne.
▪ Par extension. Se dit d’un propos véritable, sincère. Ce que je vous dis là est très sérieux. Ses protestations d’amitié sont-elles sérieuses ? Par métonymie. Vous n’êtes pas sérieux ! vous plaisantez !

II.

II. Nom masculin.
1.  Gravité dans l’attitude, les manières, les propos. Perdre, tenir, garder son sérieux. Son sérieux est intimidant. Il affecte le plus grand sérieux.
▪ Loc. Esprit de sérieux, forme de pensée, attitude qui se caractérise par un mélange de conformisme et d’absence d’humour. Prendre quelqu’un au sérieux, le regarder comme quelqu’un qui parle ou qui agit sérieusement. Prendre une chose au sérieux, la juger crédible, digne d’intérêt ; se formaliser d’un propos, d’un acte, alors qu’il a été tenu ou accompli par manière de plaisanterie, sans dessein d’offenser (on a dit aussi Prendre une chose sérieusement). Il est difficile de prendre au sérieux ces informations. Il n’a aucun sens de l’humour, il prend tout trop au sérieux. Fam. Se prendre au sérieux, être imbu de sa personne, être incapable de rire de soi.
2.  Rigueur, soin que l’on montre dans ses actions, dans son travail, et qui inspire confiance. Nous apprécions son sérieux. Manquer de sérieux. Exercer son métier avec sérieux.
Voir aussi
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