prophète, prophétesse

PROPHÈTE, PROPHÉTESSE

nom
Étymologie : xe siècle, au masculin. Emprunté, par l’intermédiaire du latin propheta, « prêtre d’une divinité », puis « prophète », du grec prophêtês, « interprète d’un dieu, oracle, devin », puis « prophète », lui-même dérivé de prophanai, « dire ou annoncer d’avance ». xive siècle, au féminin. Emprunté du latin chrétien prophetissa, de même sens, lui-même dérivé de propheta.
1.  Celui, celle qui est l’interprète d’une divinité, et dont les révélations concernent le plus souvent l’avenir. Les prédictions d’un prophète. Un prophète inspiré. Prophète d’Astarté, de Baal. La pythie de Delphes est l’une des plus célèbres prophétesses de l’Antiquité. Le prophète Zoroastre fut un réformateur de l’ancienne religion de la Perse. La prophétesse Velléda attisa le soulèvement des Bataves contre les Romains en 70 après Jésus-Christ. Anne la prophétesse fut une des premières à reconnaître Jésus pour le Messie.
▪  Spécialement. Au masculin. Dans l’Ancien Testament. Celui qui, inspiré par Dieu, parlait en son nom pour exhorter les hommes, leur révéler sa volonté et prédire l’avenir d’Israël. Les prophètes ont annoncé le Messie. Dieu a parlé par la voix des prophètes. Le prophète Moïse, le prophète Élie. Le prophète royal ou, en apposition, le roi prophète, David. Les écrits, les livres des prophètes. On distingue traditionnellement, en fonction de la longueur de leurs livres, quatre prophètes majeurs, Isaïe, Jérémie, Ézéchiel et Daniel, et douze prophètes mineurs, dont les plus connus sont Osée, Amos, Habacuc, Zacharie. Par métonymie. Les Prophètes, les livres de la Bible qui portent le nom d’un prophète. Expr. fig. et le plus souvent iron. C’est la Loi et les Prophètes (par référence au Pentateuque et à ces livres), cela ne se discute pas, ne peut être mis en doute.
▪  Dans la religion islamique. Envoyé de Dieu, qui a pour mission de porter ses messages et de guider les hommes, de les ramener sur le bon chemin. Les prophètes de l’islam. Pour les musulmans, Jésus est un prophète. Dieu a choisi le prophète Mahomet pour transmettre le Coran. Le Sceau des prophètes, appellation donnée à Mahomet parce qu’il est le dernier des envoyés de Dieu. « J’atteste qu’il n’y a de dieu que Dieu et que Mahomet est son prophète », profession de foi des musulmans, qui constitue le premier pilier de l’islam. Absolument. Avec une majuscule, pour désigner Mahomet. Le tombeau du Prophète.
▪  Loc. et expr. Un faux prophète, un imposteur qui se fait passer pour le messager d’un dieu. Jouer les prophètes, se croire en mesure d’annoncer ce qui doit advenir. Expression tirée de l’Évangile et devenue proverbiale. Nul n’est prophète en son pays, se dit à propos de quelqu’un dont les mérites sont moins reconnus ou sont reconnus plus tardivement par ses proches ou ses compatriotes qu’au loin ou à l’étranger.
▪  Marque de domaine : histoire. Les prophètes cévenols, nom donné aux prédicateurs protestants du prophétisme cévenol.
  Titre célèbre : Le Prophète, de Khalil Gibran (1923).
2.  Par analogie. Au masculin. Personne qui, par pressentiment, par conjecture ou par hasard, annonce ce qui doit arriver. Il n’est nul besoin d’être prophète pour deviner qui sera le vainqueur. Vous avez été bon prophète, mauvais prophète. Loc. fam. Un prophète de malheur, qui annonce des évènements funestes, désagréables.
▪  Par extension. Avec un complément. Intellectuel, artiste qui contribue à faire naître et reconnaître une idée, une théorie, une science, etc. Victor Hugo a été le prophète des États-Unis d’Europe. Selon André Breton, Robert Desnos a été le prophète du surréalisme.
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