ni

NI

conjonction de coordination
Étymologie : ixe siècle, ne ; xiiie siècle, ni. Issu du latin nec, « et… ne… pas, ni, pas plus que ».
■  Sert à unir, dans les phrases négatives, deux éléments du discours ayant la même fonction.
1.  Employé avec l’adverbe ne, il peut coordonner :
– deux verbes : Il ne boit ni ne mange. Je ne l’aime ni ne l’estime. Il ne veut ni ne peut refuser. Il ne se leva ni ne sortit de toute la journée. Dans la langue classique, ne était parfois omis devant le second verbe : Une bonté que rien ne lasse ni entame. Dans la langue écrite, ni est parfois placé devant chacun des verbes pour marquer l’insistance. Au bruit, le cheval ni ne botte ni ne bronche.
– deux noms, deux pronoms, deux adjectifs, deux adverbes, deux verbes à l’infinitif, deux participes passés (il est ordinairement répété devant chacun d’eux) : Il n’a ni parents ni amis. Ni lui ni moi. N’être ni beau ni laid. Ni maintenant ni jamais. Il ne sait ni lire ni écrire. Ni vu ni connu. Dans certaines maximes ou devises. Ni Dieu ni maître.
– deux propositions subordonnées ou encore deux éléments de nature différente ayant la même fonction : Il ne quitte le logis ni quand il pleut ni quand il neige. Ni mon frère ni moi ne pouvons accepter son offre.
▪  Un verbe ayant pour sujet deux termes unis par ni se met ordinairement au pluriel : Ni la mer ni la montagne ne me tentent. Ni lui ni moi n’avons lieu de nous plaindre. Cependant, si l’action ne peut être effectuée que par l’un des sujets, le verbe reste au singulier : Ni lui ni son ami ne l’emportera.
2.  Ni, après la négation complexe ne… pas, ne… point, peut coordonner deux éléments qui suivent le verbe. On ne savait pas son nom ni son origine. Il ne manque pas de force, ni d’audace. Plus rarement, ni coordonne deux éléments dont le second seul est placé après le verbe. Le village n’existait pas encore, ni le hameau qui lui a donné naissance. Dans la langue du xviie siècle, le premier terme coordonné, aussi bien que les suivants, pouvait être précédé de ni : Je n’ai point exigé ni serments ni promesses.
▪  Pour marquer l’insistance, placé devant chaque terme, avec les négations complexes ne… jamais, ne… personne, ne… rien, ne… plus, ou dans des constructions comme personne… ne, nul… ne. Il ne voit jamais ni son père ni sa mère. Il ne parle à personne ni de ses affaires ni de ses projets.
3.  Employé en corrélation avec sans, ni sert à former de nombreuses locutions ou expressions : Sans tambour ni trompette, sans foi ni loi, sans rime ni raison, etc.
4.  Dans la langue classique, ni s’employait sans l’adverbe ne dans certains tours à valeur négative, ou encore après un comparatif : Désespérant d’arriver à ses fins, ni par force, ni par ruse. Patience et longueur de temps font plus que force ni que rage, proverbe tiré de la fable de La Fontaine « Le Lion et le Rat ».
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