cri

CRI

nom masculin
Étymologie : xie siècle. Déverbal de crier.
1.  Son perçant ou puissant émis par la voix de l’homme. Le cri d’un nouveau-né. Pousser un grand cri, de faibles cris. Étouffer, réprimer un cri. Un cri de douleur, de joie, d’allégresse. Un cri d’horreur, de désespoir. Jeter, lancer des cris de détresse. Des cris inarticulés. Les cris joyeux des enfants. Les cris et les lamentations des victimes. Singulier de sens collectif. Un cri s’éleva dans l’assemblée. Un seul cri jaillit des poitrines. Ce ne fut qu’un cri.
▪ Expr. À cor et à cri, voir Cor II. Ne faire qu’un cri, en parlant d’un nourrisson, pleurer fréquemment et, par extension, geindre ou se plaindre sans cesse. Fig. À grands cris, avec insistance. Aimer les cris, se complaire dans la discorde, les disputes.
▪ Par extension. Son ou suite de sons émis par un animal, notamment par un quadrupède ou un oiseau. Le cri du lion est le rugissement, le cri du mouton le bêlement. Imiter le cri d’un oiseau, le cri de la chevêche, de la hulotte. Expr. fig. et fam. Pousser des cris de paon, des cris d’orfraie, protester avec aigreur, avec indignation. Par analogie. En parlant de choses. Bruit fort, généralement aigre ou discordant. Les cris d’une scie, des forets sur le métal.
2.  Parole ou phrase brève que l’on lance à très haute voix pour exprimer un sentiment violent, donner un avertissement, lancer un appel, etc. Des cris d’encouragement, d’approbation s’élevaient parmi les spectateurs. Des cris d’indignation, de colère. Des chants, des cris séditieux. Un cri d’alarme, de détresse. « Au secours ! Au feu ! Au voleur ! » sont des cris d’appel à l’aide. Le cri de « Sauve qui peut ! ». Pousser un cri de ralliement. Expr. Jeter, pousser les hauts cris, se récrier, se plaindre hautement. Cette innovation fit jeter les hauts cris.
▪ Spécialement. Cri de guerre, cri d’armes ou, elliptiquement, cri, devise qu’une nation, une ville, une maison illustre, arborait sur ses bannières et que les gens de guerre avaient coutume de crier en allant au combat. Le cri des Français était « Montjoie Saint-Denis », le cri de la maison de Bourbon, « Notre-Dame ». Appel lancé à haute voix par des marchands ou des ouvriers ambulants pour proposer leurs services, annoncer ce qu’ils vendent, etc. Le cri du rémouleur, du vitrier, du chiffonnier. Les cris de Paris.
▪ Expr. fig. et fam. Le dernier cri, ce qui est le plus récent, le plus à la mode. C’est le dernier cri de la technique, le dernier cri en matière de décoration. Un vêtement au dernier cri ou du dernier cri.
3.  Réaction, protestation commune à plusieurs personnes, s’exprimant de façon spontanée et unanime. Ce ne fut qu’un cri dans la population. Un cri général s’éleva contre lui. Vieilli. Le cri public, l’opinion publique. Braver le cri public.
4.  Plainte, lamentation, gémissement traduisant une affliction, une grande souffrance morale. Entendre le cri de la misère, les cris des opprimés.
5.  Fig. Mouvement instinctif, voix intérieure qui nous porte à faire quelque chose ou nous en détourne. Étouffer le cri de la conscience. Le cri de l’amour maternel, le cri du sang, le cri de la nature. Le cri du cœur, des paroles spontanées et sincères.
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