compte-chèques

COMPTE

Prononciation : (p ne se prononce pas) nom masculin
Étymologie : xiie siècle, conte. Du bas latin computus, « calcul, quantité dénombrée », « estimation ». Réfection étymologique de conte, spécialisée au sens de « calcul ».

I.

I. Action de compter ; résultat de cette action.
1.  Dénombrement, calcul opéré sur un ensemble quelconque. Faire un compte. Faire le compte des bêtes d’un troupeau. Faire le compte des jours écoulés. Cela fait le compte, le total est exact. Le compte y est, n’y est pas, la quantité y est, n’y est pas. Un compte rond, un nombre composé de dizaines, de centaines ou de milliers sans fraction. Dix, vingt, trente, cent, deux cents, mille sont des comptes ronds. Vingt et un n’est pas un compte rond. Spécialement. Marque de domaine : boxe. Le compte, les dix secondes au terme desquelles un boxeur tombé au sol, et hors d’état de se relever, est déclaré vaincu. Rester au sol pour le compte, être mis hors de combat. – Marque de domaine : technique. Le compte à rebours, l’énumération des secondes qui restent avant le déclenchement d’une opération. Le compte à rebours pour le lancement de la fusée a commencé. Fig. et fam. Le compte à rebours pour le départ en vacances.
2.  Calcul portant sur des sommes d’argent. Faire le compte de ses dépenses. Se tromper dans ses comptes. Vérifier les comptes. Expr. fig. Un compte d’apothicaire, voir Apothicaire. Marque de domaine : finances. Monnaie de compte, qui, sans support matériel, sert au calcul des échanges commerciaux.
3.  État des sommes à régler ou à percevoir. Avoir un compte chez un fournisseur. Préparez-moi mon compte. Cela est à son compte, c’est à lui de payer. Je prends cela à mon compte, je règlerai la dépense et, fig., j’en prends la responsabilité. Laisser de la marchandise pour compte, la laisser à l’expéditeur, refuser d’en prendre la livraison et de la payer. Être en compte avec quelqu’un, avoir avec lui des relations réciproques de débiteur et de créancier. Être de compte à demi avec quelqu’un, partager par moitié avec lui les bénéfices et les pertes. Par métonymie. Somme due figurant sur cet état. Demander son compte, exiger la somme due et, en parlant d’un employé, demander son congé. Donner son compte à quelqu’un, le payer et, par extension, lui donner congé. Avoir son compte, recevoir le prix convenu et, fig. et fam., être à bout de résistance.
4.  Expr. Être loin du compte, loin de compte, se tromper dans son calcul et, fig., dans son raisonnement. Erreur n’est pas compte, il est toujours possible de revenir sur une erreur de calcul et, par extension, de revenir sur une erreur quelconque. Acheter à bon compte, à un prix avantageux, à bon marché. Il a eu ce meuble à bon compte. Dans ce pays on vit à bon compte, la vie n’est pas chère. On y trouve son compte, on y trouve avantage, intérêt, profit. Négocier, vendre pour le compte de quelqu’un. À son compte, pour soi-même. S’installer, se mettre à son compte, créer son entreprise. Il travaille à son compte, il est son propre patron. Publier un livre à compte d’auteur, aux frais de l’auteur.
▪ Fig. S’en tirer à bon compte, sans trop de dommages. Fam. Son compte est bon, il aura ce qu’il mérite.

II.

II. Emplois spécialisés.
1.  Marque de domaine : comptabilité. Tableau à deux colonnes où sont enregistrés les crédits et les débits. Compte courant, contrat par lequel deux personnes, physiques ou morales, conviennent de faire figurer leurs créances et leurs dettes en un compte unique, dont seul le solde constitue une créance exigible. Compte de caisse, de stock. Compte de capital. Compte de bilan. Compte de résultats, relatif aux charges et produits d’une entreprise pour un exercice donné, et dont le solde représente un bénéfice ou une perte. Compte d’exercice, permettant de comparer, pour un exercice donné, les prévisions budgétaires et leur exécution effective. Compte de tutelle, où, en fin de tutelle, le tuteur justifie de la gestion des biens de son pupille. Un article, une ligne de compte. Apurer un compte. Balancer un compte. Rendre un compte, des comptes. Vérifier, examiner, recevoir, valider un compte. Vérification de compte. Commissaire aux comptes, voir Commissaire.
2.  Marque de domaine : banque. Compte bancaire, compte courant ouvert dans une banque à un particulier, à une entreprise. Compte courant postal, tenu par l’administration des postes. Compte de dépôt, compte de chèques ou, elliptiquement, compte-chèques, compte ouvert par une banque à une personne qui dépose des fonds et les retire par chèque ou par virement. Un compte-chèques bancaire. Des comptes-chèques postaux. Un compte d’épargne, un compte sur livret. Compte joint, ouvert dans une banque par deux ou plusieurs personnes qui le font fonctionner comme s’il était propre à chacune d’elles. Ouvrir un compte. Approvisionner, créditer un compte. Liquider, régler, solder, clore un compte. Débiter un compte. Compte à découvert, où le débit est supérieur au crédit. Virer de compte à compte. Passer une écriture sur un compte. Pour solde de tout compte, pour solder définitivement un compte et, fig., pour en finir avec les demandes de quelqu’un.
3.  Marque de domaine : comptabilité publique. Comptes de la nation, récapitulation des différents postes du produit national. Comptes spéciaux du Trésor, ouverts dans les écritures du Trésor public, en dehors du budget, en vue d’affecter certaines dépenses à certaines recettes. Les Chambres des comptes, qui surveillaient, vérifiaient, établissaient les comptes du royaume. La Cour des comptes, créée en 1807 par Napoléon, cour de justice administrative et financière chargée de juger les comptes des comptables publics de l’État et des organismes nationaux, d’assurer la vérification des comptes et de la gestion des entreprises publiques nationales, de contrôler les institutions de sécurité sociale. Chambres régionales des comptes, chargées, depuis 1982, du contrôle de la gestion des collectivités locales.

III.

III. Expressions figurées.
À ce compte-là, selon cette manière de voir, cette supposition, ce raisonnement. À ce compte-là, les coupables seraient légion. Au bout du compte, après tout, tout bien considéré. Demander compte, des comptes, exiger une explication, une justification. Devoir des comptes, être dans l’obligation de justifier ses actes. Je ne dois de comptes à personne. Faire compte, grand compte de quelqu’un, de quelque chose, avoir quelqu’un, quelque chose en considération, en grande considération. Il en fait peu de compte. Comment fait-il son compte ? comment s’y prend-il ? Pour mon compte, pour son compte, pour ce qui me regarde, le regarde. Il n’a, pour son compte, rien à se reprocher. Prendre en compte, en considération. Règlement de comptes, règlement d’un conflit par la violence. Régler son compte à quelqu’un (pop.), régler un différend par des moyens énergiques, violents et, par extension, tuer quelqu’un. Rendre compte de quelque chose, en faire le récit, le rapport, en rendre raison. Je vous rendrai compte de cette affaire. Vous me rendrez compte de cette insolence. Rendre compte d’un ouvrage dans un journal, en exposer de façon critique le contenu et la forme. Se rendre compte de quelque chose, s’en apercevoir, en prendre conscience. Je me rends compte de la gravité de la situation. Elles s’étaient rendu compte de leur bévue. Il s’est rendu compte qu’il avait commis une erreur. Tu te rends compte ! Vous vous rendez compte ! (fam.), c’est vraiment très étonnant, c’est inouï ! Sur le compte de quelqu’un, à son sujet. On m’a donné sur son compte des renseignements très favorables. Mettre quelque chose sur le compte de quelqu’un, l’en rendre responsable. Tenir compte de quelqu’un, de quelque chose, l’estimer à sa valeur et agir en conséquence. Je tiendrai compte de ce que vous me dites. Tout compte fait, tout bien examiné, tout bien pesé. Tout compte fait, le voyage s’est bien passé.
▪ Loc. prép. Compte tenu de, étant donné. Compte tenu de ses états de service. Compte tenu des circonstances.
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