bouche
BOUCHE
nom fémininÉtymologie : xie siècle, buce ; xiie siècle, boche. Du latin bucca, « joue gonflée », puis, par extension, « bouche », dans la langue familière.
I.
I. Chez l’homme, partie initiale de l’appareil digestif et partie du système respiratoire et vocal.
1.
Ouverture placée au bas du visage et bordée par les lèvres.
Ouvrir, fermer la bouche.
Un bain de bouche.
Il a toujours la pipe à la bouche.
Par métonymie.
Les lèvres.
Une bouche bien dessinée.
Une jolie bouche.
Un baiser sur la bouche.
S’embrasser à pleine bouche.
Une bouche expressive, sensuelle, dédaigneuse, méprisante.
Expr. fam.
Avoir la bouche en cul de poule, avoir des lèvres pincées et arrondies.
Faire la bouche en cul de poule, arrondir ses lèvres et, fig., faire des grâces, minauder.
Fig.
Avoir, faire la bouche en cœur, affecter l’affabilité, l’intérêt, la bonne grâce.
2.
La bouche, en tant qu’organe destiné à recevoir les aliments.
Porter quelque chose à la bouche.
Mettre un morceau de pain, de viande dans sa bouche.
Ne parle pas la bouche pleine !
Dépense de bouche, dépense que l’on fait pour la nourriture.
Provisions de bouche, réserve de nourriture ; en-cas.
Emporter des provisions de bouche.
Anciennement.
Le service de la bouche ou, elliptiquement, la bouche, les divers offices chargés de préparer les repas du roi.
Les officiers de bouche.
Par métonymie.
Personne dont on doit assurer la nourriture, les besoins.
Il a six bouches à nourrir.
Péj.
Une bouche inutile, une personne qui consomme sans produire, sans contribuer au bien commun.
▪ Expr. fig.
À bouche que veux-tu, avec profusion (vieilli) ; librement, sans retenue.
Traiter quelqu’un à bouche que veux-tu, le recevoir en ne regardant pas à la dépense.
S’embrasser à bouche que veux-tu.
Parler, bavarder à bouche que veux-tu.
Fam.
Ôter le pain de la bouche à quelqu’un, lui retirer ses moyens de subsistance.
On dirait qu’on t’enlève le pain de la bouche.
S’ôter le pain de la bouche (vieilli), se priver du nécessaire par avarice ou pour secourir quelqu’un.
3.
La bouche, en tant qu’organe du goût.
Avoir la bouche amère, mauvaise, éprouver une sensation d’amertume, de sècheresse.
Cela rend la bouche sèche, pâteuse.
Cette sauce vous emporte la bouche, elle est trop épicée.
Par métonymie.
Une fine bouche, un gourmet.
▪ Expr.
Faire bonne bouche (vieilli), laisser un goût agréable.
Cette liqueur fait bonne bouche.
Rester sur la bonne bouche (vieilli), cesser de manger ou de boire après qu’on a mangé ou bu quelque chose qui flatte le goût et, fig., s’arrêter après quelque chose d’agréable, dans la crainte d’un changement, d’un retour fâcheux.
Ne me dites plus rien, je préfère rester sur la bonne bouche.
Garder pour la bonne bouche, réserver le meilleur pour la fin et, fig., le plus intéressant, le plus surprenant.
Voici, pour la bonne bouche, une nouvelle qui vous réjouira.
Cela fait venir l’eau à la bouche, se dit de ce qui est agréable au goût et dont l’idée excite l’appétit quand on en parle ou qu’on en entend parler et, fig., de ce qui excite l’intérêt, la curiosité.
Vos promesses me font venir l’eau à la bouche.
Fig.
Faire la fine bouche, la petite bouche, se montrer très difficile dans le choix des mets et, par extension, se montrer dédaigneux, manquer d’enthousiasme.
Fam.
Être porté sur la bouche, être gourmand, penser essentiellement à manger.
4.
La bouche, en tant qu’organe servant à la respiration.
Expirez par la bouche !
Il respire par la bouche parce que son nez est obstrué.
Bouche-à-bouche, voir ce mot.
5.
La bouche, en tant qu’organe de la voix et de la parole.
Je l’ai appris de sa propre bouche.
Il n’a pas ouvert la bouche de toute la soirée.
Il n’osait ouvrir la bouche devant eux.
Il n’ouvre la bouche que pour dire des sottises.
On recueillait jusqu’aux moindres paroles qui sortaient de sa bouche.
Dieu a parlé par la bouche de ses prophètes.
▪ Expr.
Fermer la bouche à quelqu’un, le faire taire d’autorité ou par un argument péremptoire.
Je ne souffrirai pas son insolence et je lui fermerai la bouche.
Cette dernière réplique lui a fermé la bouche.
Le respect me ferme la bouche, m’interdit de répondre.
Être, rester bouche bée, voir Bée I.
Bouche close !
(vieilli) et, fam.,
Motus et bouche cousue ! ou Bouche cousue ! ordre intimant le silence et le secret.
Ta bouche ! (pop.) tais-toi !
Avoir toujours un mot à la bouche, le répéter continuellement.
Argent, argent, il n’a que ce mot à la bouche.
Avoir sans cesse l’injure à la bouche.
Avoir la bouche pleine, avoir plein la bouche d’un sujet (fam.), en parler continuellement et avec délectation.
Ce mot semble lui écorcher la bouche, il le dit avec répugnance.
Transmettre de bouche à oreille, en secret, d’une personne à une autre.
Aller, passer de bouche en bouche, se dit de ce qui devient public, de ce qui court et se transmet d’une personne à une autre par le moyen de la parole.
Son nom volait de bouche en bouche.
Cette nouvelle est dans toutes les bouches, tout le monde en parle.
Son nom est dans toutes les bouches, sur toutes les bouches.
Litt.
La déesse aux cent bouches, la Renommée.
Loc.
Un saint Jean Bouche d’or, par allusion à saint Jean Chrysostome, un homme qui parle toujours avec franchise et sans ménagement ; un homme qui parle avec éloquence.
II.
II. Par extension.
Cavité buccale de quelques bêtes de selle, de somme et d’attelage.
La bouche d’un cheval, d’un âne, d’un mulet.
Marque de domaine : équitation.
Ce cheval a la bouche dure, n’a point de bouche, il n’obéit pas au mors.
▪ En parlant des poissons et de certains animaux, orifice initial du tube digestif.
Une bouche de carpe, de saumon, de grenouille.
III.
III. Par analogie.
Ouverture, orifice.
La bouche d’un volcan, d’un four.
La bouche d’un puits, d’une cheminée.
Bouche d’égout, ouverture recevant l’eau des caniveaux.
Bouche d’eau.
Bouche d’arrosage, gros robinet auquel on peut adapter un appareil d’arrosage.
Bouche d’incendie, vanne à laquelle les pompiers peuvent raccorder leurs tuyaux en cas d’incendie.
Marque de domaine : armes.
La bouche d’un pistolet.
La bouche d’un canon.
Bouche à feu, toute pièce d’artillerie.
– Marque de domaine : bâtiment.
Bouche de chaleur, ouverture distribuant l’air chaud d’un chauffage central.
Une bouche d’aération.
– Marque de domaine : transports.
Bouche de métro, ouverture pratiquée dans un trottoir et donnant accès à une station de métro souterraine.
– Marque de domaine : géographie. Au pluriel.
Embouchure par où un grand fleuve se jette dans la mer.
Les bouches du Danube.
Les bouches du Nil.
Les bouches du Gange.
Le département des Bouches-du-Rhône.
Voir aussi
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VOISINAGE ALPHABÉTIQUE
- boucaner, v. tr. et intr.
- boucanier, n. m.
- boucaro, n. m. [6e édition]
- boucassin, n. m. [7e édition]
- boucassiné, ée, adj. [3e édition]
- boucau, n. m.
- boucaut, n. m.
- bouchage, n. m.
- boucharde, n. f.
- boucharder, v. tr.
- bouche, n. f.
- bouché, -ée, adj.
- bouche-à-bouche, n. m. inv.
- bouchée, n. f.
- boucher [I], v. tr.
- boucher, -ère [II], n.
- boucherie, n. f.
- bouchet, n. m. [4e édition]
- bouche-trou, n. m.
- bouchoir, n. m.