gorge

8e édition

GORGE.

n. f.
■  Partie antérieure du cou. On le dit aussi en parlant des Animaux. Un chien qui prend un taureau à la gorge. Pigeon à grosse gorge.
Couper la gorge à quelqu’un, L’égorger, le tuer. Se couper la gorge.
Se couper la gorge l’un à l’autre, S’entre-tuer. Si vous n’allez pas apaiser la querelle, ils se couperont la gorge.
Se couper la gorge avec quelqu’un, Se battre en duel avec lui. Il veut se couper la gorge avec son rival.
Gorge-de-pigeon, Couleur composée et mélangée qui paraît changer suivant les différents aspects du corps coloré, comme celle de la gorge des pigeons. Du taffetas gorge-de-pigeon. Une robe gorge-de-pigeon.
Fig., Tendre la gorge, Livrer sa vie, sans résistance, à un assassin.
Fig., Tenir quelqu’un à la gorge, Le réduire dans un état à ne pouvoir faire aucune résistance à ce qu’on veut de lui.
Fig., Prendre quelqu’un à la gorge, Le contraindre avec violence à faire quelque chose. S’il n’a point d’argent pour vous payer, le prendrez-vous à la gorge ? On dit, dans le même sens, Tenir le pied sur la gorge à quelqu’un ; lui mettre, lui tenir le pistolet, le couteau, le poignard sur la gorge ; et, dans un sens analogue, Avoir le poignard, le couteau sur la gorge, en parlant de la Personne qui est l’objet d’une violence.
Il désigne spécialement le Cou et le sein d’une femme. Elle a la gorge belle. Elle a la gorge plate. Montrer, découvrir sa gorge. Cacher, couvrir sa gorge. Avoir la gorge découverte.
Il désigne, par extension, la Partie supérieure de la chemise d’une femme.
Il se prend aussi pour le Gosier. Avoir mal à la gorge. Avoir un mal de gorge. Il lui est resté une arête, un os dans la gorge.
En termes de Musique vocale, Chanter de la gorge, se dit d’un Chanteur qui ne sait modifier sa voix qu’en resserrant la gorge avec effort. On dit, dans le même sens, Voix de la gorge.
Rire à gorge déployée, crier à pleine gorge, Rire, crier de toute sa force.
Il a menti par la gorge, se dit pour donner fortement un démenti à quelqu’un. Vous en avez menti par la gorge.
Fig. et fam., Faire rentrer à quelqu’un les paroles dans la gorge, L’obliger à désavouer les propos offensants qu’il a tenus.
Pop., Rendre gorge, Vomir après avoir trop bu ou trop mangé. Il signifie, figurément et familièrement, Restituer par force ce qu’on a pris, ce qu’on a acquis par des voies illicites. Cet intendant s’était scandaleusement enrichi : on lui a fait rendre gorge.
En termes de Fauconnerie, Gorge chaude, La chair des animaux vivants que l’on donne aux oiseaux de proie.
Fig. et fam., Faire des gorges chaudes, Faire des plaisanteries plus ou moins malveillantes sur quelqu’un ou quelque chose. L’accoutrement de cet original parut très ridicule : on en fit des gorges chaudes.
Il désigne, par analogie, l’Entrée, l’ouverture, l’orifice de certaines choses. Arriver à la gorge d’un souterrain.
Il se dit encore d’un Passage entre deux montagnes. Les gorges du Tarn, du Var. L’armée souffrit beaucoup en traversant les gorges étroites de ces montagnes.
En termes d’Architecture, il signifie Moulure concave.
La gorge d’une poulie, La cannelure, le creux demi-circulaire qui règne sur la circonférence d’une poulie. On dit de même La gorge d’une serrure.
Gorge se dit aussi d’un Bâton ou morceau de bois tourné auquel on attache les estampes, les cartes de géographie, etc., pour pouvoir les rouler.
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