reconnaissance

6e édition

RECONNAISSANCE.

s. f.
■  Action par laquelle on se remet dans l’esprit l’idée, l’image d’une chose ou d’une personne, quand on vient à la revoir. Il y avait bien des années qu’il n’avait vu son frère, il le reconnut d’abord, et on s’étonna d’une si prompte reconnaissance. Une lettre fut cause de leur mutuelle reconnaissance. Dans plusieurs pièces de théâtre, le dénoûment se fait par une reconnaissance. Une reconnaissance bien touchante, bien graduée, bien filée, bien amenée. Il reconnut les meubles qu’on lui avait volés ; et, après que la reconnaissance qu’il en fit eut été vérifiée devant le juge, ils lui furent délivrés.
Il se dit aussi de L’action d’examiner en détail et avec soin certains objets, pour en constater l’espèce, le nombre, etc. Faire la reconnaissance des lieux, des meubles, des papiers. La reconnaissance sera longue.
Reconnaissance, en termes de Guerre, signifie, L’action d’examiner la position, la nature d’un terrain, et les dispositions des ennemis. Le général est allé faire une reconnaissance. On a poussé les reconnaissances jusqu’au glacis de la forteresse. Par les dernières reconnaissances qu’on a faites, on s’est assuré que les ennemis avaient un marais devant eux. Faire la reconnaissance des lignes du camp ennemi.
Il se dit aussi, en termes de Marine, de L’action d’apercevoir, de découvrir des côtes, des rades, etc., en naviguant. Il fit la reconnaissance d’une baie qui avait échappé à tous les autres navigateurs.
Il se dit quelquefois Des marques, telles que les balises, qui indiquent des passes ou quelque danger.
Reconnaissance, se dit en outre d’Un acte par écrit, pour reconnaître qu’on a reçu quelque chose, soit par emprunt, soit en dépôt, ou pour reconnaître qu’on est obligé à quelque chose. Il me donna ses pierreries en garde, je lui en donnai ma reconnaissance. Si vous me confiez ces papiers, je vous en ferai ma reconnaissance. Il m’a passé une reconnaissance de la rente, de la pension qu’il me doit. Il a été condamné à me passer titre nouvel et reconnaissance.
Reconnaissance de promesse ou d’écriture, Acte par lequel un homme reconnaît qu’une promesse est de lui, que l’écriture qu’on p. 585lui représente est de sa main. Il avait fait une promesse sous seing privé, et il en a passé reconnaissance, sa reconnaissance par-devant notaires.
Il signifie aussi, Vérification. Quand un homme nie un billet qu’on prétend être de lui, il faut en venir à la reconnaissance par comparaison d’écriture ; mais quand il le reconnaît lui-même, il n’est plus besoin d’autre reconnaissance.
Reconnaissance d’enfant, Acte par lequel on reconnaît être le père ou la mère d’un enfant naturel. Il n’y eut de reconnaissance que de la part du père.
Reconnaissance, se dit également, en Diplomatie, de L’action de reconnaître un gouvernement étranger. La reconnaissance de l’Autriche, de l’Angleterre ne se fit point attendre.
Il signifie encore, Aveu, confession d’une faute. Cette prompte reconnaissance de sa faute lui en a mérité le pardon.
Reconnaissance, signifie souvent, Gratitude, souvenir des bienfaits reçus. Grande reconnaissance. Éternelle reconnaissance. Avoir de la reconnaissance. Témoigner sa reconnaissance. Il a des droits à ma reconnaissance. Vous pouvez compter sur ma reconnaissance. Il a fait cela par reconnaissance. Il m’a rendu de grands services, j’en aurai, j’en conserverai une éternelle reconnaissance. Il manque de reconnaissance envers son bienfaiteur. Je suis pénétré de reconnaissance pour toutes vos bontés.
Il signifie quelquefois, Récompense qu’on donne pour reconnaître un bon office, un service. Il vous a bien servi dans cette affaire, cela mérite quelque reconnaissance. Vous devez attendre de lui une honnête reconnaissance. En ce sens, il est peu usité.
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