outrer

6e édition

OUTRER.

v. a.
■  Porter les choses au delà de la juste raison. Les stoïciens ont outré la morale. Ces maximes sont bonnes, mais il ne faut pas les outrer. Outrer une pensée, un sentiment, une comparaison. Outrer la mode. C’est un homme qui outre tout. Il ne faut rien outrer.
Il s’emploie aussi absolument. Il ne faut jamais outrer. Vous outrez.
Outrer, signifie aussi, Accabler, surcharger de travail. C’est outrer des ouvriers, que de les faire travailler sans relâche. Dans cette acception, il a vieilli.
Il s’employait quelquefois, en ce sens, avec le pronom personnel. Cet homme s’est outré à courir la poste. Il faut travailler, mais il ne faut pas s’outrer.
Outrer un cheval, Le pousser au delà de ses forces. Mener un cheval si longtemps au galop, c’est l’outrer.
Outrer, signifie encore, Offenser quelqu’un grièvement, pousser sa patience à bout. Vous l’avez outré. Vous l’avez tellement outré, qu’il ne vous le pardonnera jamais.
Outré, ée. participe. Un cheval outré, Excédé.
Outré de douleur, de dépit, de colère, etc., Pénétré, transporté de douleur, de dépit, de colère, etc.
Il est outré de vos refus, de vos injures, etc., Vos refus, vos injures l’irritent, le révoltent. En ce sens, on dit absolument : Il est outré. Je suis outré.
Outré, s’emploie adjectivement, et se dit Des choses exagérées, excessives, qui passent les bornes prescrites par la raison. Une pensée outrée. Des sentiments outrés. Des louanges outrées. Une flatterie outrée. Sa morale est outrée. Le caractère de ce personnage est outré. En ce sens, il se dit quelquefois Des personnes. Cet homme est outré, il est outré en tout.
Vous pouvez cliquer sur n’importe quel mot pour naviguer dans le dictionnaire.