coupe

6e édition

[I.] COUPE.

s. f.
↪ voir aussi : [II.] Coupe (n. f.)
■  Action de couper. La coupe des blés. La coupe des cheveux.
Cette étoffe est dure à la coupe, Elle résiste au ciseau, et, en la coupant, on s’aperçoit qu’elle est dure.
Coupe, se dit particulièrement de L’action de couper un bois sur pied. La coupe des bois, d’un bois taillis, d’un bois de haute futaie. La coupe s’en fait de neuf ans en neuf ans, de cent ans en cent ans, etc.
Il se dit également Du bois destiné à être coupé. Il y a tant d’arpents à la coupe de cette année. Cette coupe est bonne, est meilleure que la précédente. J’ai vendu la coupe tant. Ce bois n’est pas en coupe. Mettre des bois en coupe réglée.
Coupe, se dit aussi en parlant De certains fruits que l’on coupe, que l’on ouvre pour voir s’ils sont bons. Il m’a vendu ce melon à la coupe.
Il se dit dans le même sens en parlant Des monnaies. On n’a reconnu la fausseté de cette monnaie qu’à la coupe.
Coupe, se dit aussi de L’endroit par où une chose a été coupée. Ce drap est beau à la coupe. Voyez la coupe de ce drap. La coupe d’un tronc d’arbre scié horizontalement.
Il signifie, en termes d’Architecture et de Charpenterie, La représentation d’un édifice, d’un vaisseau, etc., qu’on suppose coupé verticalement dans le sens de sa longueur ou de sa largeur, ou même horizontalement, pour en montrer les détails intérieurs et les dimensions. Coupe perpendiculaire. Coupe horizontale d’un navire, d’un moulin.
Il se dit encore de La façon dont on taille l’étoffe, le cuir, etc., pour l’employer. Cet habit, ce pantalon ne va pas bien, la faute en vient de la coupe. Ce tailleur est habile à la coupe. Ce cordonnier a la coupe excellente.
Il se dit également de L’art, de la manière de tailler les pierres qui entrent dans la construction des edifices. Il entend bien la coupe des pierres. Traité de la coupe des pierres. On le dit aussi de L’action même de tailler des pierres. La coupe de ces pierres est difficile.
La coupe d’un cintre, d’un dôme, la coupe d’une plate-bande, d’un escalier, L’inclinaison des joints, des voussoirs d’un arc. On dit dans ce sens, Donner plus ou moins de coupe à une plate-bande, etc.
Fig., La coupe d’un ouvrage, d’une pièce de théâtre, La manière dont les parties en sont distribuées. La coupe en cinq actes est la meilleure pour une tragédie.
Fig., La coupe des vers, des phrases, La manière dont les repos sont ménagés dans les vers, dans les phrases. La coupe du style, La manière de composer le discours de phrases plus ou moins longues, suivant la nature des idées. La coupe de ses vers est heureuse. Ces phrases ont une coupe hardie. Cet écrivain connaît parfaitement la coupe du style.
Coupe, aux Jeux de cartes, se dit de La séparation qu’un des joueurs fait d’un jeu de cartes en deux parties, après que celui qui donne a mêlé. Il a la coupe malheureuse.
Faire sauter la coupe, Rétablir avec dextérité un jeu de cartes dans l’état où il était avant qu’on eût coupé. Cet escamoteur fait très-habilement sauter la coupe. C’est un escroc qui fait sauter la coupe.
Fig. et fam., Cet homme est heureux à la coupe. Manière adoucie de dire qu’un homme est soupçonné de tricher au jeu.
Être sous la coupe de quelqu’un, Être le premier en cartes, et ouvrir le jeu immédiatement après la coupe et la distribution des cartes. Je n’aime pas à être sous sa coupe.
Fig. et fam., Être, se trouver sous la coupe de quelqu’un, Être dans sa dépendance, et exposé aux effets de son ressentiment. S’il tombe jamais sous ma coupe…
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