cas

6e édition

[I.] CAS.

s. m.
↪ voir aussi : [II.] Cas, casse (adj.)
■  T. de Grammaire. Il se dit Des différentes désinences que prennent les substantifs, les adjectifs et les participes, dans les langues où ils se déclinent. Il n’y a point de cas proprement dits dans la langue française, quoiqu’il y ait des désinences différentes dans les pronoms. Ce mot latin, ce mot grec est à tel cas.
Cas, signifie aussi, Accident, aventure, conjoncture, occasion ; fait arrivé, ou qui peut arriver. Cas fortuit. Par cas imprévu. Un cas extraordinaire. Cas bien extraordinaire. Un cas étrange. Ce qui est bon dans un cas, ne l’est pas dans un autre. Selon l’exigence du cas. C’est le cas de parler. En tel cas En pareil cas. En ce cas, il faudrait… Vous dites qu’il vient : en ce cas, je vais l’attendre. Le cas est différent. C’est tout un autre cas. Cela change le cas. Ce n’est pas là le cas dont il s’agit. Dans le cas contraire. Cas particulier. Le cas est tel. Nous ne sommes pas dans le cas de l’article cité. Ce cas n’a point été prévu par la loi, par le code. Cas rédhibitoire. Au cas, en cas que cela soit. Au cas, en cas que cela arrive. Auquel cas. Le cas avenant. Le cas échéant. Si le cas y échet. Posez le cas. En cas de mort. En cas de rupture.
Cas métaphysique, Hypothèse, supposition par impossible, dont on tire quelque induction. Voilà un cas bien métaphysique. Cette locution est maintenant peu usitée.
Fam., Être dans le cas de faire une chose, Avoir occasion ou pouvoir de la faire. Je suis rarement dans le cas de me trouver avec lui. Je voudrais être dans le cas de vous obliger.
Fam., En cas, signifie quelquefois, En fait de, en matière de. En cas de chevaux, vous pouvez vous en rapporter à lui. Ce sens vieillit.
En cas, s’emploie aussi quelquefois substantivement, et signifie, Supplément, chose préparée pour servir en cas de besoin : il ne se dit guère que dans les maisons des princes, ou familièrement. C’est un en cas. Le prince s’étant levé avec appétit, se fit servir son en cas de nuit.
En tout cas, Quoi qu’il arrive, à tout événement. Je vous payerai dans un mois, je l’espère : en tout cas, je vous donnerai des sûretés suffisantes.
Cas, se disait autrefois, en Matière criminelle, pour Fait, action, crime. Le cas dont il est accusé n’est pas graciable.
Fam., Son cas va mal, son cas n’est pas net, son cas est véreux, est sale, se dit en parlant D’un homme qui est en danger pour quelque crime, pour quelque mauvaise affaire. On dit également, Il sent son cas véreux, Il connaît lui-même que son affaire est mauvaise, il sent qu’il a quelque chose à se reprocher.
Prov., Tous vilains cas, tous mauvais cas sont reniables, se dit Lorsqu’un homme a commis une faute grave, et que la honte ou la crainte du châtiment le porte à la nier.
Cas privilégiés, ou Cas royaux, Crimes dont les juges royaux pouvaient seuls connaître, quelle que fût la condition de l’accusé. La fausse monnaie, le duel, étaient des cas privilégiés.
Cas privilégiés, se disait particulièrement, en Jurisprudence canonique, Des cas dans lesquels le juge séculier prenait connaissance des crimes d’un ecclésiastique, et le jugeait conjointement avec le juge ecclésiastique, nonobstant le privilége clérical.
Cas spéciaux, Les crimes déférés à la chambre des pairs, constituée en haute cour de justice.
Pour les cas résultants du procès. Formule qu’on employait autrefois dans les jugements rendus en matière criminelle, lorsque les preuves n’étaient pas complètes. Il était accusé d’assassinat ; mais, comme il n’y avait point de preuves suffisantes, il fut condamné aux galères pour les cas résultants du procès.
Cas réservés, Les péchés dont on ne peut être absous que par le pape ou l’évêque, ou par les prêtres qui ont reçu d’eux un pouvoir spécial. L’incendie volontaire des églises est un cas réservé au pape.
Cas de conscience, Difficulté ou question sur ce que la religion permet ou défend en certains cas. Ce docteur est fort versé dans les cas de conscience. Un cas de conscience fort difficile à résoudre.
Par extension, Je m’en fais un cas de conscience, Je m’en fais scrupule.
Faire cas de quelqu’un ou de quelque chose, L’estimer, en avoir bonne opinion. Faire grand cas d’un homme. C’est un prince qui sait faire cas des hommes de mérite. Ne faire cas que de l’argent. On ne fait pas grand cas de ce qu’il dit. On n’en fait nul cas.
Cas, se dit aussi, familièrement, pour Excrément, ordure. Il a fait son cas au pied d’un mur.
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