mordre

5e édition

MORDRE.

v. a. Conjugaison : Je mords, tu mords, il mord. Nous mordons. Je mordois. Je mordis. Je mordrai. Mords. Que je morde. Que je mordisse. Mordant. Mordu.
■  Serrer avec les dents. Un chien l’a mordu, l’a mordu au bras. Ce chien mord les passans, leur mord les jambes. Ce chien mord, il mord bien serré. Être mordu d’un chien enragé.
On dit proverbialement, C’est un beau mâtin, un beau chien, s’il vouloit mordre ; pour dire, C’est un homme bien fait, vigoureux, dont le courage ou la bonne volonté ne répondent pas à ce que son extérieur promet. Il est du style familier.
On dit aussi proverbialement, Il vaut autant être mordu d’un chien que d’une chienne, pour dire, qu’Il n’importe de qui le mal nous vient, et par qui il nous arrive.
On dit figurément et proverbialement, quand quelqu’un a fait une chose dont il se doit repentir, qu’Il s’en mordra les doigts, qu’il s’en mordra les pouces.
On dit De deux hommes qui se haïssent, et qui voudroient se battre, mais qui sont éloignés l’un de l’autre, qu’Ils ne se mordront pas, qu’ils n’ont garde de se mordre. Il est du style familier.
Mordre, se dit aussi Des oiseaux, de quelques insectes, et de la vermine. Le perroquet mord. Cet enfant est tout mordu de puces, de punaises.
On dit figurém. et populairement, Cela ne mord, ni ne rue, pour dire, Cela ne fait aucun mal, aucun tort, aucun dommage.
On dit en Poésie, Mordre la poussière, pour dire, Être tué dans un combat.
En termes de Gravure, on dit, Mordre une planche, ou faire mordre une planche, pour dire, Lui faire éprouver l’effet de l’eau-forte, après l’avoir vernie, et avoir découvert le vernis en différens endroits, à l’aide d’une pointe à graver.
Mordre. v. neut. Il a les mêmes significations que l’actif. Mordre dans du pain. Les poissons mordent à l’hameçon.
On dit en termes d’Imprimerie, que La vignette mord sur les lettres, pour dire, qu’Elle avance sur les lettres.
On dit en termes de Couturière et de Tailleur, qu’Il faut mordre plus avant dans l’étoffe, pour qu’Elle ne se découse pas.
On dit, que Les dents d’une roue ne mordent pas assez sur les aîles d’un pignon, pour dire, qu’Elles n’entrent pas assez avant.
On dit De l’eau-forte, qu’Elle mord sur les métaux, pour dire, qu’Elle les creuse. L’eau-forte n’a pas assez mordu sur cette planche.
On dit encore dans le même sens, que La lime, le burin, mordent sur le fer, sur le cuivre, etc. et de même, qu’Ils ne mordent pas sur le jaspe, sur le porphyre.
On dit figur. et familièrem. qu’Un homme mord à l’hameçon, pour dire, qu’Il écoute avec plaisir une proposition qu’on lui fait pour le surprendre.
On dit aussi figurément et familièrement, qu’Un homme mord à la grappe, Quand il entre avec plaisir dans une proposition qu’on lui fait.
On le dit encore d’Un homme qui parle avec plaisir de quelque chose. Quand il médit d’un tel, on diroit qu’il mord à la grappe.
On dit d’Un homme replet, que La fièvre trouvera bien à mordre sur lui.
On dit d’Un homme qui aspire à une chose à laquelle il ne sauroit parvenir, Il voudroit bien avoir cette Charge, mais elle est trop chère, il n’y sauroit mordre. Il est familier.
On dit figurément et familièrement d’Un homme qui ne peut comprendre une chose, qu’Il n’y sauroit mordre ; et dans le sens contraire, Cet enfant commence à mordre au latin.
On dit, Un aveugle y mordroit, un aveugle y pourroit mordre, pour dire, que La chose dont on parle est très-aisée à comprendre ou à voir, et ne demande pas une grande intelligence, ni une grande finesse de vue. Il est du style familier.
Mordre, signifie aussi, Médire, reprendre, critiquer, censurer avec malignité. Il cherche à mordre sur tout. Il n’y a point à mordre sur sa conduite. Il ne donne point à mordre sur lui.
On dit proverbialement, Chien qui aboie ne mord pas, pour dire, que Ceux qui font beaucoup de bruit ne sont pas les plus à craindre.
Mordu, ue. participe.
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