horreur

5e édition

HORREUR.

s. f. (On pron. les R dans ce mot et dans ses dérivés.)
■  Mouvement de l’âme accompagné de frémissement, et causé par quelque chose d’affreux, de révoltant ou de terrible. Je frémis d’horreur. Être saisi d’horreur. J’ai horreur de le dire. Cela fait horreur à penser. On n’y sauroit penser sans horreur, qu’avec horreur. Les horreurs de la mort. L’horreur des supplices.
On dit aussi dans un autre sens, L’horreur des supplices, pour dire, La cruauté des supplices.
Horreur, signifie aussi, Détestation, abomination, haine violente. Avoir horreur du vice, du péché. Avoir de l’horreur pour quelqu’un, pour quelque chose. Avoir le vice, le péché en horreur. Concevoir de l’horreur pour le vice. Inspirer l’horreur du vice. Inspirer de l’horreur pour le vice. On ne sauroit inspirer trop d’horreur pour le vice. Ce tyran est en horreur à toute la terre. C’est l’horreur du genre humain. C’est un objet d’horreur.
Horreur, signifie encore Un certain saisissement de crainte ou de respect, qui prend à la vue de quelques lieux, de quelques objets. En entrant dans cette forêt, on sent une certaine horreur, une secrète horreur. Quand on entre dans cette Église, on est saisi d’une sainte horreur, d’une horreur religieuse.
Il se dit aussi Des lieux et des choses qui inspirent de l’horreur, de la crainte. Ainsi on dit, L’horreur des ténèbres. L’horreur de la solitude. L’horreur des combats. Les horreurs de la guerre.
Horreur, se prend encore pour L’énormité d’une mauvaise action, d’une action cruelle. L’horreur du crime, du vice, du péché, est telle que… Pour vous faire comprendre l’horreur de cette action, il suffit de dire que …
Horreur, se dit aussi au pluriel dans le style familier, pour signifier Des choses déshonorantes, des actions flétrissantes. On m’a dit des horreurs de cet homme-là. Ces deux hommes publient des horreurs l’un contre l’autre.
Horreur, se prend aussi quelquefois pour Objet d’horreur. Tout étoit plein de carnage et d’horreur.
Dans le style familier, on dit d’Une personne extrêmement laide, que C’est une horreur. Vous disiez que c’étoit une jolie femme, c’est une horreur. La même phrase se dit en parlant d’Une chose extrêmement laide dans son genre. Vous vantiez ce logement-là comme agréable et commode, mais c’est une horreur.
Il se dit aussi d’Une mauvaise action. Ce qu’il a fait est une horreur.
On dit, pour marquer la répugnance p. 696qu’on a pour quelqu’un, pour quelque chose, Fi, l’horreur ! Il est familier.
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