épée

5e édition

ÉPÉE.

s. f.
■  Arme offensive et défensive que l’on porte à son côté. Longue épée. Courte épée. Épée de longueur. Épée de rencontre. Épée de combat. Épée à garde dorée. Épée à garde d’argent, à poignée d’argent. Épée enrichie de diamans, ou simplement Épée de diamans. Se battre à l’épée et au poignard. Ceux qui portent l’épée. Mettre une épée à son côté. Le Connétable porte l’épée haute et nue devant le Roi. Le Grand Écuyer porte l’épée du Roi. Ils avoient l’épée nue. Mettre l’épée à la main. Tirer l’épée. Recevoir des coups de plat d’épée. Je lui fis rendre l’épée, rengainer l’épée. Si je le rencontre, nous mesurerons nos épées. Remettre l’épée dans le fourreau. Il lui donna de l’épée dans le ventre. Il lui passa son épée au travers du corps. Il lui enfonça l’épée jusqu’aux gardes, jusqu’à la garde. Voilà un grand coup d’épée. Il le poursuivit l’épée dans les reins. Nos soldats attaquèrent le retranchement des ennemis l’épée à la main. Emporter un ouvrage l’épée à la main. Charger l’épée à la main. Gagner le fort de l’épée. Je lui fis tomber l’épée des mains. La Ville fut prise d’assaut, on passa tout au fil de l’épée. Jouer de l’épée à deux mains, ou de l’espadon. Autrefois quand on faisoit un Chevalier, on lui ceignoit l’épée.
On appelle absolument L’Épée, L’état des Gens d’épée, particulièrement par opposition à la Robe. Il a quitté la robe pour l’épée, pour prendre l’épée. Les Gens d’épée. Homme d’épée. On l’a mis dans l’épée. On lui a fait prendre le parti de l’épée.
On dit proverbialement et figurément, Poursuivre, presser un homme l’épée dans les reins, pour dire, Le presser fort de conclure, d’achever une affaire.
On le dit aussi pour dire, Le presser dans la dispute par de si fortes raisons, qu’il ne sait que répondre.
On dit figurém. Emporter une chose à la pointe de l’épée, pour dire, L’emporter après de grands efforts.
On dit proverbialement et figurém. d’Un Gentilhomme qui n’a point de bien, qu’Il n’a que la cape et l’épée.
On dit aussi d’Un Auteur d’un ouvrage, qu’Il n’a que la cape et l’épée, pour dire, qu’Il n’a rien de solide. Il se dit par extension De diverses autres choses qui n’ont pas la force et la solidité qu’elles devroient avoir.
On dit proverbialement, À vaillant homme courte épée, pour dire, que La valeur supplée aux armes.
On dit ironiquement d’Un homme qui a fait une sottise remarquable, qu’Il a fait un beau coup d’épée.
On dit d’Une tentative qui n’a point de suite, qui n’a point d’effet, que C’est un coup d’épée dans l’eau.
On dit figurém. d’Un homme adroit et vaillant, que C’est une bonne, une rude épée, qu’il est brave comme l’épée qu’il porte. Brave comme son épée.
On dit aussi figurém. d’Un homme qui est toujours prêt à mettre l’épée à la main, que Son épée ne tient pas au fourreau.
On dit proverbialement et figurém. quand un homme ne peut parvenir à quelque chose qu’il voudroit bien avoir, que Son épée est trop courte.
On dit, que L’épée de quelqu’un est vierge, pour dire, qu’Il n’a jamais tiré l’épée.
On dit De gens qu’on voit dans une si grande mésintelligence, qu’ils se querellent pour la moindre chose, qu’Ils en sont toujours aux épées et aux couteaux. Ces parens ne peuvent s’accorder, ils sont aux épées et aux couteaux.
On appelle par mépris Traîneur d’épée, Un bretteur, un batteur de pavé, qui porte une longue épée sans aller à la guerre.
On dit proverbialement et figurém. qu’Un homme se fait tout blanc de son épée, pour dire, qu’Il se vante d’avoir beaucoup de pouvoir, de crédit pour faire réussir une affaire.
On dit d’Un homme en qui la vivacité d’esprit nuit à la santé, que L’épée use le fourreau.
On dit figurément et proverbialement, en parlant d’Un homme qui est toujours prêt à servir quelqu’un de sa personne, de ses conseils, ou de son industrie, C’est l’épée de chevet d’un tel.
On dit proverbialement et figurém. Mettre quelque chose du côté de l’épée, pour dire, Mettre quelque profit, quelque gain à couvert, en réserve. Il se dit plus ordinairement en mauvaise part, et il est du style familier.
On dit proverbialem. Mourir d’une belle épée, pour dire, Succomber sous un ennemi auquel il est glorieux de céder ; et figurément pour dire, Recevoir du dommage par une chose qui est belle, agréable et qui fait plaisir.
On dit en style familier, Il s’est laissé dire cela l’épée au côté, pour dire, qu’Il a souffert qu’on lui dît telle chose sans rien répondre, sans répliquer.
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