espée

2e édition

ESPÉE.

s. f.
■  Arme offensive & defensive que les Gentilshommes, & ceux qui font profession des armes portent à leur costé. Longue espée. courte espée. espée de longueur. espée de rencontre. espée de combat. espée à garde dorée. espée à garde d’argent. espée enrichie de diamants, ou simplement espée de diamants. se p. 588battre à l’espée & au poignard. ceux qui portent l’espée. mettre une espée à son costé. le Connestable porte l’espée haute & nuë devant le Roy. le Grand Escuyer porte l’espée du Roy. ils avoient l’espée nuë. mettre l’espée à la main. tirer l’espée. si je le rencontre nous ferons deux coups d’espée. nous mesurerons nos espées. remettre l’espée dans le fourreau. il luy donna de l’espée dans le ventre. il luy passa l’espée au travers du corps. il luy enfonça l’espée jusqu’aux gardes. voilà un grand coup d’espée. il le poursuivit l’espée dans les reins. nos soldats donnerent dans le retranchement des ennemis l’espée à la main. emporter un ouvrage l’espée à la main. la cavalerie Françoise charge l’espée à la main. gagner le fort de l’espée. je luy fis tomber l’espée des mains. la ville fut prise d’assaut, on passa tout au fil de l’espée. joüer de l’espée à deux mains. autrefois quand on faisoit un Chevalier on luy ceignoit l’espée.
On appelle absolument, L’Espée, L’Estat des Gens d’Espée, particulierement par opposition à la Robbe. Il a quitté la robbe pour l’espée, pour prendre l’espée. les gens d’espée. homme d’espée. on l’a mis dans l’espée. on luy a fait prendre le parti de l’espée.
On dit prov. & fig. Poursuivre, presser un homme l’espée dans les reins, pour dire, Le presser fort de conclurre, d’achever une affaire.
On le dit aussi, pour dire, Le presser par de si fortes raisons dans la dispute, qu’il ne sçauroit que respondre.
On dit fig. Emporter une chose à la pointe de l’espée, pour dire, L’emporter aprés de grands efforts.
On dit prov. & fig. d’Un Gentilhomme qui n’a point de bien, qu’Il n’a que la cape & l’espée.
On dit aussi, d’un Auteur & d’un ouvrage, qu’Il n’a que la cape & l’espée, pour dire, qu’Ils n’ont rien de solide. Il se dit par extension de diverses autres choses qui n’ont pas la force & la solidité qu’elles devroient avoir.
On dit prov. A vaillant homme courte espée, pour dire, que La valeur supplée aux armes.
On dit ironiquement, d’Un homme qui a fait une sottise remarquable, qu’Il a fait un beau coup d’espée.
On dit, d’Une chose qui n’a point de suite, qui n’a point d’effet, que C’est un coup d’espée dans l’eau.
On dit fig. d’Un homme adroit & vaillant, que C’est une bonne, une rude espée, qu’il est brave comme l’espée qu’il porte. brave comme son espée.
On dit aussi fig. d’Un homme qui est tousjours prest à mettre l’espée à la main, que Son espée ne tient pas au fourreau.
On dit prov. & fig. Quand un homme ne peut parvenir à quelque chose qu’il voudroit bien avoir, que Son espée est trop courte.
On dit, d’Un homme qui n’a point esté à la guerre, & qui n’est pas en reputation de bravoure, qu’Il n’a veu d’espée nuë que chez le fourbisseur.
On dit, que L’espée de quelqu’un est vierge, pour dire, qu’Il n’a jamais tiré l’espée.
On dit, De gens qu’on voit dans une si grande mesintelligence qu’ils se querellent pour la moindre chose, qu’Ils en sont tousjours aux espées & aux couteaux. Ces parents ne peuvent s’accorder, ils sont aux espées & aux couteaux.
On appelle par mespris, Traisneur d’espée, Un breteur, un bateur de pavé qui porte une longue espée sans aller à la guerre.
On dit prov. & fig. qu’Un homme se fait tout blanc de son espée, pour dire, qu’Il se vante d’avoir beaucoup de pouvoir, de credit pour faire reussir une affaire.
On dit, d’Un homme en qui la vivacité d’esprit nuit à sa santé, que L’espée use le fourreau.
On dit fig. & prov. d’Un homme qui est tousjours prest à servir quelqu’un de sa personne, de ses conseils, ou de son industrie, que C’est son espée de chevet.
On dit prov. & fig. Mettre quelque chose du costé de l’espée, pour dire, Mettre quelque profit, quelque gain à couvert, en reserve. Il se dit plus ordinairement en mauvaise part, & il est du style familier.
On dit prov. Mourir d’une belle espée, pour dire, Succomber sous un ennemi auquel il est glorieux de ceder. Et fig. pour dire, Recevoir du dommage par une chose qui est belle, agreable, & qui fait plaisir.
On dit en style familier, Il s’est laissé dire cela l’espée au costé, pour dire, qu’Il n’a pas voulu contester sur cela, sur telle chose qui luy a esté dite.
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