couvrir

5e édition

COUVRIR.

v. a. Conjugaison : Je couvre, tu couvres, il couvre ; nous couvrons, vous couvrez, ils couvrent. Je couvrois. Je couvris. Je couvrirai. Couvre. Qu’il couvre. Que je couvrisse. Couvrant.
■  Mettre une chose sur une autre pour la cacher, la conserver, l’orner, etc. Couvrir une statue, un tableau. Couvrir une maison. Couvrir de terre les racines d’un arbre. Couvrir un plat. Couvrir un pot. Couvrir de chaume, de tuile, d’ardoise. Couvrir d’or, d’argent. Couvrir un coffre de cuir. Couvrir un livre de parchemin, de vélin, de veau. Se couvrir le visage. Il se couvrit de son manteau. Couvrir des chaises de toile, de serge, etc.
On dit, Couvrir un malade, pour dire, Augmenter le nombre des couvertures, soit pour le garantir du froid, soit pour lui procurer une sueur.
On dit, Couvrir le feu, pour dire, Mettre de la cendre dessus pour le conserver.
Il s’emploie aussi avec le pronom personnel. La terre commence à se couvrir de fleurs, à se couvrir d’herbes, de neige.
On dit, Couvrir un momon, pour dire, Accepter, recevoir le défi d’un momon ; et Couvrir une carte, pour dire, Mettre une carte sur une autre, ou autrement, mettre de l’argent sur sa carte.
Il se dit aussi pour signifier, Mettre une chose en grande quantité sur une autre. Couvrir un habit d’or, d’argent, de clinquant, de broderie, de passemens. Couvrir la mer de navires. Couvrir la campagne de gens de guerre, de morts. Couvrir une table de pistoles. Il vint un boulet de canon qui le couvrit de terre. Il étoit couvert de sang et de poussière. Cet homme étoit tout couvert de lèpre. Couvrir une table de plats.
Couvrir, signifie aussi Revêtir. Couvrir les pauvres. Cette femme est si pauvre, qu’elle n’a pas de quoi se couvrir.
On dit figurément, Couvrir de honte, d’opprobre, de confusion, d’infamie, pour dire, Causer beaucoup de honte, déshonorer. Je le couvrirai de confusion, d’une grande confusion.
On dit d’Une pièce d’Éloquence ou de Poésie, et d’une pièce de Théâtre, qui a été fort applaudie, qu’Elle a été couverte d’applaudissemens.
On dit figurément, Se couvrir de lauriers, se couvrir de gloire, pour signifier, Acquérir beaucoup de gloire.
On dit populairement, Couvrir la joue à quelqu’un, pour dire, Lui donner un soufflet. S’il me soutient cela, je lui couvrirai la joue.
On dit, que Le ciel, que le temps se couvre, que l’horizon se couvre, pour dire, qu’Il se brouille, s’obscurcit par des nuages. Le temps commence à se couvrir.
On dit figurément, que L’horizon se couvre, pour dire, qu’Il se manifeste des obstacles, Que des difficultés se préparent.
Couvrir, signifie figurém. Cacher, dissimuler. Il sait bien couvrir ses desseins. Il couvre bien son jeu. Il sait bien couvrir ses défauts. Il couvre sa passion. Cette modestie apparente couvre une grande vanité.
On dit, Couvrir une enchère, pour dire, Enchérir au-dessus de quelqu’un.
On dit, Se couvrir d’un prétexte, couvrir sa faute, pour dire, S’excuser. Il veut se couvrir de ce prétexte. On pourroit couvrir sa faute, en disant que…
On dit proverbialement et figurém. Se couvrir d’un sac mouillé, pour dire, Se servir d’une excuse vaine, et qui aggrave la faute plutôt que de la diminuer.
On dit en termes de Guerre, Se couvrir d’un bois, d’une colline, d’une éminence, d’un marais, etc. pour dire, Se poster près d’un bois, d’un marais, etc. en sorte qu’on ne puisse être attaqué que difficilement de ce côté-là. On dit d’Une citadelle, qu’Elle couvre toute la ville.
On dit au Trictrac, Se couvrir, pour dire, Placer une seconde dame sur une flèche qui n’en avoit qu’une.
On dit aussi en termes de Guerre, Couvrir sa marche, pour dire, Cacher sa marche. Un bon Général doit savoir couvrir sa marche.
On dit figurément, qu’Un homme sait couvrir sa marche, pour dire, qu’Il sait cacher ses desseins, aller adroitement à ses fins.
Se couvrir, signifie, Mettre son chapeau sur sa tête. Il se couvre devant le Roi. Il se couvrit le premier. Couvrez-vous, Monsieur.
On dit, qu’Un Ambassadeur, un Grand d’Espagne se couvre devant le Roi, pour dire, qu’Il a droit de se couvrir devant lui.
Couvrir, se dit aussi Des animaux qui s’accouplent avec leurs femelles. C’est un cheval d’Espagne qui a couvert cette cavale. Cette chienne a été couverte d’un épagneul. Il faut faire couvrir cette cavale.
Couvert, erte. participe. Écuelle couverte.
On dit, Couvert de plaies, pour dire, Blessé en beaucoup d’endroits ; et au sens figuré : Couvert de honte. Couvert de crimes.
Couvert, signifie aussi Dissimulé, caché. Un homme couvert. Haine couverte. Ennemi couvert.
On dit en termes de Pratique, qu’On est obligé de tenir son locataire clos et couvert, pour dire, que La maison doit être bien entretenue de couverture et de clôture.
Et l’on dit figurément, qu’Un homme se tient clos et couvert, pour dire, qu’Il p. 342ne se hasarde guère, et qu’il se communique à peu de gens.
Couvert, signifie aussi Vêtu, paré. Il n’est couvert que de simple serge. Il est toujours bien couvert. Il est tout couvert d’or et d’argent. Elle étoit toute couverte de pierreries.
On dit, qu’Un homme est couvert de gloire, pour dire, qu’Il a acquis beaucoup de gloire en quelque occasion. Ce Général courut de grands périls en cette campagne, en cette bataille, il en revint couvert de gloire.
On dit d’Un homme diffamé et perdu de réputation, qu’Il est couvert de mépris, du mépris public ; qu’il s’est couvert de boue dans bien des occasions.
On dit aussi : Couvert de louanges. Couvert de risée. Couvert d’opprobre. Visage couvert de rougeur, pour dire, Couvert de honte.
On dit figurément et proverbialem. Servir quelqu’un à plats couverts, pour dire, Lui rendre de mauvais offices secrètement.
On appelle Mots couverts, paroles couvertes, Les mots ambigus et qui cachent un autre sens que celui qui se présente d’abord. Je lui fis entendre en mots couverts, ou à mots couverts, que....
On appelle Vin couvert, Du vin fort rouge, qui est d’une couleur fort chargée. Voilà du vin qui est trop couvert.
On appelle Pays couvert, Un pays rempli de bois.
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