correction

5e édition

CORRECTION.

s. fém.
■  Action de corriger. Cela mérite correction. Légère correction. Sévère correction. Rude correction.
Il se dit des choses morales et politique. La correction des défauts. La correction des abus. Cela a besoin de correction. La correction des mœurs. La correction des erreurs.
Il se dit aussi Des changemens qu’on fait dans les ouvrages de la main ou de l’esprit pour les perfectionner. Cette pièce a besoin de correction. Il y a des choses qui demandent correction. Votre correction n’est pas bonne. La correction d’un tel critique sur un tel passage de Pline, d’Aristote, etc. Il veut qu’on lise ce passage d’une autre sorte, et je trouve sa correction bonne, elle étoit nécessaire. Cette copie étoit pleine de fautes, il a fallu y faire de grandes corrections.
Dans l’Imprimerie, on dit, La correction des épreuves. Et l’on appelle aussi Corrections, Ce que l’on écrit à la marge ou entre ligne d’une épreuve ou d’un manuscrit pour les corriger.
Correction, signifie aussi Réprimande et admonition, soit d’un égal envers son égal, soit d’un Supérieur envers son inférieur. Correction charitable. Correction fraternelle. Correction paternelle. Douce correction. Sévère correction. Je lui ai fait une petite correction. Cela mérite correction.
Il signifie quelquefois Châtiment, peine. Il a été long-temps en prison, sa correction a été bien rude, a été trop forte. Le père use de correction envers ses enfans, le maître envers ses valets. Il a subi la correction.
On appelle Maison de correction, Les lieux destinés à enfermer par autorité publique les personnes qui se comportent mal, et surtout les jeunes personnes déréglées et de mauvaises mœurs. On l’a mis, on l’a mise dans la maison de correction. Dans cette Ville il y a deux maisons de correction, l’une pour les hommes, et l’autre pour les femmes.
Il se prend quelquefois pour Le pouvoir et l’autorité de reprendre et de châtier. Les enfans sont sous la correction du père. Je ne suis pas sous sa correction.
Sauf correction, sous correction. Manières de parler adverbiales. On emploie ce terme lorsqu’on craint que quelque chose qu’on dit ne déplaise à la compagnie devant qui l’on parle, et à laquelle on veut témoigner respect et déférence. Messieurs, je maintiens, sauf correction, que cela est faux. Et les Avocats en plaidant disent souvent, Sous correction de la Cour, sauf correction de la Cour, ou simplement, sous correction, sauf correction.
Correction, se prend aussi pour Le Bureau où les Correcteurs des Comptes travaillent. Le compte est à la correction.
Correction, signifie aussi La qualité de ce qui est correct. Cet ouvrage a beaucoup de correction. Correction du style.
Correction, signifie aussi, Pureté de langage. Il parle, il écrit avec une grande correction. Les Ecrivains François, depuis Malherbe, ont mis dans leurs ouvrages une grande correction, pour dire, qu’Ils ont suivi plus scrupuleusement les règles de la Grammaire.
On appelle en termes de Peinture, Correction de dessin, L’exacte observation des proportions, et la juste disposition des figures, qui rendent le dessin correct, indépendamment du coloris. Raphaël, le Poussin, se sont distingués par la correction du dessin.
Correction, figure de Rhétorique, par laquelle l’Orateur se reprend pour dire quelque chose de plus fort, ou même toute autre chose que ce qu’il vient de dire. Je l’aime : que dis-je, aimer ? Je l’idolâtre. Sa fortune, que dis-je, sa vertu l’éleva au plus haut degré.
Correction, en Pharmacie, se dit De la préparation d’un médicament, par laquelle on ôte ou l’on diminue les qualités nuisibles des drogues qui y entrent.
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