mouiller

3e édition

MOUILLER.

v. a.
■  Tremper, humecter, rendre moite & humide. Mouiller un linge dans l’eau, dans du vin. La pluie a mouillé les prez, les chemins. Il tombe une petite pluie qui mouille fort. Ce brouillard mouille comme de la pluie. Il craint de se mouiller les pieds. Il n’a fait que s’en mouiller les lèvres, le bord des lèvres.
On dit, Mouiller l’ancre, ou simplement, mouiller en quelque rade, en quelque lieu de la mer, pour dire, Jeter l’ancre pour arrêter le vaisseau. Ils mouillèrent l’ancre en tel endroit. Nous mouillerons à telle rade. Le vent étant devenu contraire, on fut obligé de mouiller.
On dit fig. Je ne saurois tant filer sans mouiller, pour dire, Je ne saurois tant manger sans boire. Il est bas.
On dit, En termes de Grammaire, Mouiller la double LL, pour dire, La prononcer, non tout-à-fait selon sa valeur naturelle, comme dans les mots, ville, Achille, argille, &c. mais avec une sorte de mollesse, comme dans fille, grille, bataille, &c. Alors la double LL est toujours précédée d’un I. Et quand cette voyelle y est seule, elle se fait sentir à l’ordinaire : Fille, grille. Mais quand il s’y trouve d’autres voyelles, ou quelque diphthongue, l’I est presque muet ; n’étant mis là que pour faire mouiller la double LL : bataille, bouteille, mouille, cueille, &c.
On le dit pareillement de gn, lorsqu’il se prononce comme dans agneau, gagner, &c.
■ Mouillé, ée. part. Il a les significations de son verbe.
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