ban

1re édition

BAN.

s. m.
■  Mandement fait à cry public. On a fait un ban dans toute l’armée, à ce que personne n’en pretende cause d’ignorance.
Il signifie plus particulierement, La proclamation qui se fait à l’Eglise, lors que quelqu’un se veut engager dans les Ordres sacrez ou dans le mariage. On a jetté le premier ban. publier des bans. obtenir dispense de ses bans. acheter des bans.
Il signifie aussi, L’assemblée de ceux qui tiennent des fiefs du Prince, convoquée par luy pour le servir à la guerre. Convoquer le ban & l’arriere-ban. En ce sens on ne dit guere Ban, sans y adjouster Arriere-ban.
Il se prend aussi pour le droit de fief, par lequel le Seigneur contraint ses sujets à certains devoirs ; Et dans ce sens on dit, Four à ban. moulin à ban.
Il sign. encore, Exil, bannissement ; comme, Sur peine de ban. rappel de ban. il luy a esté enjoint de garder son ban à peine de &c.
Il veut dire aussi, Une proscription, ou une peine ordonnée par un Souverain contre un Prince ou une ville rebelle. En ce sens il n’a guere d’usage qu’en cette phrase. Mettre une ville au ban de l’Empire, au ban imperial.
Arriere-ban. s. m. Assemblée de ceux qui tiennent des arriere-fiefs du Prince, convoquée par luy pour le servir à la guerre. Convoquer, assembler l’arriere-ban. dés que l’arriere-ban fut en marche.
Banal, ale. adj. Se dit des choses à l’usage desquelles le Seigneur de fief a droit d’assujettir ses vassaux en luy payant certains droits. Four banal. moulin banal. pressoir banal. taureau banal.
Banalité. s. f. Le droit qu’a le Seigneur de fief d’assujettir ses vassaux à moudre à son moulin, à cuire à son four &c.
Banlieüe. s. f. L’estenduë d’une lieuë ou environ autour d’une ville. La banlieuë de Paris, de Roüen. ce village est dans la banlieuë.
Banniere. s. f. Enseigne, drapeau, estendart. C’estoit l’enseigne sous laquelle se rangeoient anciennement les vassaux de fief estant à la guerre.
Il signifie aussi, L’enseigne ou l’estendart d’un vaisseau ou d’une galere ; par lequel quand il est arboré, on reconnoist de quelle nation est ce vaisseau ; s’il est François, Espagnol, Anglois, Hollandois &c. Arborer la banniere. trafiquer sous la banniere de France, sous la banniere d’Espagne.
Il veut dire aussi, L’estendart que l’on porte aux processions. La croix & la banniere. la banniere d’une telle paroisse.
On dit prov. Aller au devant de quelqu’un avec la croix & la banniere, Quand on veut dire que l’on fait une grande reception à quelqu’un.
On use aussi de cet autre proverbe, Cent ans civiere, cent ans banniere, Pour marquer les changemens qui arrivent dans les familles.
Banneret. adj. m. Ayant droit de banniere. Seigneur banneret. Chevalier banneret.
Bannir. v. a. Exiler, faire sortir par authorité de justice, d’un Estat, d’une Province, d’un Ressort &c. Bannir à son de trompe. bannir à perpetuité. bannir d’un Ressort. bannir du Royaume.
Il se prend fig. pour Chasser, esloigner. Il faut bannir les mesdisants des bonnes compagnies. bannissons les fripons de nostre societé. bannir le vice. bannir toute crainte, toute honte. bannir le chagrin de son esprit. bannir un ingrat de sa memoire.
On dit, Se bannir d’une compagnie, pour dire, S’abstenir d’y aller.
Banni, ie. part. pass. Il a toutes les significations du verbe. Banni de son pays, de la Cour.
Il est aussi subst. & alors il signifie, Une personne condamnée à sortir de quelque Estat, ou Ressort. Un miserable banni.
Forbanni. C’est la mesme chose que Banni.
Forban. s. m. Pirate, escumeur de mer, qui prend sur toutes les Nations sans commission aucune.
Bannissement. s. m. v. Exil. Condamné à un bannissement perpetuel. long bannissement.
Bandit. s. m. Se dit de celuy qui ayant esté banni de son pays pour quelque crime, s’est fait voleur. Ce mot n’a guere d’usage qu’en parlant de quelques gents de cette sorte qui se trouvent au Royaume de Naples, ou en d’autres endroits d’Italie.
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