Dire, Ne pas dire
Dire, Ne pas dire • Emplois fautifs
(07-08/2017)

On a pas de chance pour On n’a pas de chance

De nombreuses espèces animales et végétales sont en grand péril de disparition. Il en va de même pour certaines formes linguistiques, parmi lesquelles la négation ne. Le fait qu’elle soit atone la rend particulièrement vulnérable et elle disparaît hélas, de plus en plus souvent, dans des phrases comme je veux pas, tu sais pas, etc. La situation est un peu moins grave à l’écrit où elle est le plus souvent rétablie et, si l’on entend les formes citées plus haut, on lit généralement je ne veux pas, tu ne sais pas, etc. Cependant, à l’écrit, il est un cas où l’on omet fréquemment, et à tort, cette négation : il s’agit des phrases où le pronom indéfini on précède un verbe commençant par une voyelle ou un h muet. En effet si la prononciation n’est pas la même selon qu’on écrit je veux pas ou je ne veux pas, elle reste identique, que l’on écrive on est pas loin ou on n’est pas loin. Mais il est des cas où l’omission de ce ne peut changer le sens du texte. Si, dans Ultima Verba, Victor Hugo avait écrit, au lieu de : « Si l’on n’est plus que mille, eh bien, j’en suis ! », « Si l’on est plus que mille, eh bien, j’en suis ! », le résistant courageux se serait mué en suiveur calculateur. Soyons donc particulièrement attentifs, dans cet environnement périlleux, à la sauvegarde de cette négation.
On écrit On n’écrit pas
On n’écrit pas On écrit pas
On n’aime pas cette musique On aime pas cette musique
On n’humilie pas un adversaire à terre On humilie pas un adversaire à terre
■ Voir dans le dictionnaire : NeOn
Retrouvez l’intégralité des rubriques Dire, Ne pas dire
sur le site de l’Académie française.
Vous pouvez cliquer sur n’importe quel mot pour naviguer dans le dictionnaire.