Dire, Ne pas dire
Dire, Ne pas dire • Extensions de sens abusives
(06/2017)

Aéropage, Aréoport

Ces deux-là étaient trop proches dans leur forme pour qu’on ne les confonde pas. Pourtant que de différences entre eux. Le premier, aréopage, est de quatre siècles antérieur au second, aéroport. Il est emprunté, par l’intermédiaire du latin areopagus, du grec Areios pagos, alors que l’autre est un composé d’un suffixe français, même s’il remonte à une forme grecque, aéro‑, et du nom port. Le premier est rare, le second est d’usage courant. Areios pagos, c’est, proprement, « la colline d’Arès », un monticule consacré à ce dieu et où étaient jugés, à Athènes, les homicides. Aréopage a gardé ce sens en français, auquel s’est ajouté, au xviiie siècle, celui d’« assemblée de personnes se donnant pour mission de juger, d’apprécier les œuvres dont ils ont connaissance », puis celui d’« assemblée de savants ». Il convient donc de ne pas inverser ni de répartir faussement les premières syllabes de ces deux noms, aréo‑ et aéro‑, dont les sens n’ont rien de commun, et de rappeler que l’on dit un aéroport et un aréopage.
on dit on ne dit pas
L’avion a quitté l’aéroport L’avion a quitté l’aréoport
Un aréopage de savants Un aéropage de savants
■ Voir dans le dictionnaire : AéroportAréopage
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