rude

RUDE

adjectif
Étymologie : xiiie siècle. Emprunté du latin rudis, « grossier, brut », puis « inculte, ignorant ».
1.  Qui est dur au toucher, dont la surface est rugueuse. Une toile, une brosse rude. Avoir la barbe rude, la peau rude. Un animal à poil rude.
▪ Par analogie. Qui heurte les sens, cause une impression déplaisante. Un vin rude. Une voix rude. Des traits rudes. Un style rude. Spécialement. Marque de domaine : écriture grecque. Esprit rude, qui marque une expiration audible, par opposition à Esprit doux. Dans les termes « harmonie », « hémoglobine », « rhétorique », la lettre h transcrit l’esprit rude du mot grec dont ils sont empruntés.
▪ Fig. Se dit d’une personne fruste, qui manque de civilité. Un homme un peu rude. Par extension. Des mœurs rudes.
2.  Qui cause de la fatigue, exige un effort ; pénible à supporter, difficile. Entreprendre une rude tâche. Un métier rude. Mener un rude assaut. Gravir un chemin rude. Un climat rude. Les temps sont rudes. C’est un rude coup pour lui. La règle de cet ordre est rude, rigide.
▪ Expr. Être à rude école, faire un apprentissage sévère. Mettre, soumettre quelqu’un, quelque chose à rude épreuve, le traiter avec brutalité, sans ménagement. Il a mis ses concurrents à rude épreuve. Fam. Cela me paraît rude, c’est un peu rude, c’est difficile à admettre.
 Titre célèbre : Un rude hiver, de Raymond Queneau (1939).
3.  Se dit d’une personne qui se montre dure ou sévère avec autrui. Un patron rude avec ses salariés. Il s’est montré rude envers ses enfants. Par métonymie. Tenir des propos rudes à quelqu’un.
4.  Fam. Généralement placé devant le nom, avec une valeur intensive. Remarquable en son genre, fort. Il s’est trouvé face à un rude adversaire. Un rude joueur. C’est un rude gaillard. Avoir un rude appétit.
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