rabattre

RABATTRE

conjugaison verbe transitif Conjugaison : (se conjugue comme Battre).
Étymologie : xiie siècle. Dérivé d’abattre.
1.  Ramener quelque chose vers le bas ; faire descendre, rabaisser ce qu’on avait levé. Rabattre ses cheveux sur le front. Rabattre le col de son manteau. Il portait un chapeau rabattu jusqu’aux yeux. Le vent rabat la fumée. Rabattre le capot d’une voiture. Pron. Après s’être envolées, les perdrix se sont rabattues dans cette pièce de blé.
▪  Marque de domaine : escrime. Rabattre un coup, le détourner, le rompre en rabaissant le fer de son adversaire.
▪  Fig. Réprimer. Rabattre l’orgueil, la fierté de quelqu’un.
▪  Par extension. Dans des emplois techniques. Aplanir, mettre à niveau, lisser. Rabattre les sillons, les ornières, les remplir de la terre qui s’est élevée sur leur bord. Rabattre une pièce de fer, effacer à petits coups les inégalités que le marteau y a laissées. Rabattre un marbre, le dégrossir ou le poncer avec un mélange abrasif appelé rabat. Rabattre les plis d’une robe, les aplatir.
2.  Diminuer par le retranchement d’une partie. Rabattre un arbre, en supprimer certaines branches, pour le rendre plus vigoureux ou en modifier la forme, le port. Rabattre un rosier. Rabattre une branche. Spécialement. Consentir une réduction sur le prix, sur la valeur d’une chose. Rabattre dix pour cent sur le prix de vente.
▪  Fig. Il y a beaucoup à rabattre de ce qu’il dit, il faut en rabattre de moitié. Il n’en veut rien rabattre, il ne veut rien rabattre, il ne veut rien diminuer de ses exigences dans cette affaire. Elliptiquement. Rabattre de ses prétentions. Rabattre de l’estime, de l’admiration qu’on avait pour quelqu’un.
▪  Loc. et expr. En rabattre, renoncer à une partie de ses exigences, de ses ambitions et, fig., se résigner. Il faut en rabattre, il faut revenir sur ce qu’on pensait, ce qu’on avait espéré, ce qu’on avait dit. Tout compté, tout rabattu ou tout bien compté et rabattu (vieilli), tout bien examiné. Fig. et fam. Rabattre le caquet à quelqu’un, de quelqu’un, le faire taire, le remettre à sa place (on dit aussi Rabaisser le caquet).
3.  Replier, ramener contre autre chose. Une enveloppe dont la partie à rabattre a été encollée. L’automobiliste a rabattu son rétroviseur. Les panneaux d’un triptyque peuvent être rabattus l’un sur l’autre. Pron. La porte s’est violemment rabattue sur lui. L’accoudoir de ce siège se rabat, il peut être replié.
▪  Marque de domaine : couture. Rabattre une couture, coucher sur l’envers du tissu la partie de l’étoffe qui dépasse d’une couture simple et l’assujettir par un point d’ourlet, de manière que le bord coupé ne s’effiloche pas et soit invisible. – Marque de domaine : tricot. Rabattre une maille, la glisser par-dessus la suivante pour diminuer le nombre de mailles du rang suivant.
4.  Ramener ou diriger vivement vers un endroit donné. La police rabattit les manifestants vers la place. Marque de domaine : chasse. Rabattre le gibier, battre la campagne pour pousser le gibier vers des filets, vers des panneaux tendus, ou vers la ligne des chasseurs.
▪  Pron. L’ennemi, après divers mouvements, s’est rabattu sur ses positions. Après avoir doublé, la voiture s’est rabattue sur la file de droite ou, absolument, s’est rabattue. Fig. Se dit de quelqu’un qui change brusquement de propos et, par extension, d’une personne qui, faute de mieux, choisit ce qu’elle n’avait pas d’abord convoité, espéré. Après avoir parlé de politique, il se rabattit sur le réchauffement de la planète. N’ayant pu avoir de places pour le concert, ils se sont rabattus sur une séance de cinéma. Vieilli. Se rabattre à, se borner, se restreindre à.
▪  Intransitivement. Vieilli ou régional. Quitter un chemin pour en prendre un autre. Quand vous serez en tel lieu, vous rabattrez à main droite. Il faut rabattre par l’étang.
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