protecteur, -trice

PROTECTEUR, PROTECTRICE

nom et adjectif
Étymologie : xiiie siècle. Emprunté du latin protector, « garde du corps, protecteur, défenseur », lui-même dérivé de protegere, « couvrir, abriter ; protéger ».
1.  N. Celui, celle qui protège, défend autrui, en particulier les personnes vulnérables, faibles ou opprimées. Saint Vincent de Paul fut le protecteur des pauvres. Protecteur des affligés, appellation donnée au Christ, à des saints dans la tradition chrétienne. Chez les Romains, les dieux lares étaient les protecteurs du foyer, dont ils détournaient les maux.
▪  Marque de domaine : Antiquité romaine. Les protecteurs, nom donné à Rome aux gardes du corps de l’empereur, à partir de Gordien, qui les avait institués.
▪  Par extension. Personne puissante, influente qui prend soin des intérêts de quelqu’un ou qui favorise le progrès, le développement d’une entreprise. Avoir des protecteurs haut placés. Madame de La Sablière fut la protectrice de La Fontaine. Frédéric II de Prusse fut un temps le protecteur de Voltaire. Le chef de l’État en exercice est le protecteur de l’Académie française.
▪  Par euphémisme. Celui qui, vivant du gain d’une prostituée, assure en retour sa protection ; souteneur. Vieilli. Homme qui entretient une femme galante. Dans « La Cousine Bette », de Balzac, le baron Hulot est le protecteur de madame Marneffe.
▪  Spécialement, au masculin. Titre porté par certains hauts dignitaires. Marque de domaine : histoire. En Angleterre. Titre donné aux xve et xvie siècles aux membres de l’entourage royal qui exerçaient la charge de régent pendant la minorité du souverain. En apposition. Lord protecteur du Commonwealth d’Angleterre, titre porté par Olivier Cromwell, puis par son fils Richard. En France. Protecteur de la Confédération du Rhin, titre pris par l’empereur Napoléon en 1806, après qu’il eut organisé le regroupement des États de l’Allemagne moyenne en une confédération au sein de laquelle il disposait d’un pouvoir d’intervention. – Marque de domaine : religion catholique. Protecteur ou, en apposition, cardinal protecteur, cardinal qui a pour rôle de défendre les intérêts d’un ordre ou d’une institution religieuse, à Rome. Naguère, les protecteurs étaient aussi chargés du soin des affaires consistoriales de certains États. Le cardinal protecteur des Dominicains.
2.  Adj. Qui protège les êtres faibles, fragiles ou exposés à des périls, veille à leur intégrité et à leur sauvegarde. Un saint protecteur. Chez les Romains, Mercure était le dieu protecteur des voyageurs. Sa mère se montre très protectrice envers lui.
▪  Par métonymie et parfois péj. Une attitude protectrice. Avoir, prendre un ton protecteur, condescendant.
▪  Par analogie. Lois protectrices. La Société protectrice des animaux. Marque de domaine : histoire. État protecteur, qui, naguère, imposait à un État moins puissant une tutelle appelée protectorat. – Marque de domaine : économie. Système protecteur, syn. vieilli de Protectionnisme.
▪  Par extension. Qui préserve d’un dommage, de l’altération ou de la destruction. Un revêtement protecteur. La fonction protectrice de la peau. Le cerveau est enveloppé par des membranes protectrices, les méninges.
Vous pouvez cliquer sur n’importe quel mot pour naviguer dans le dictionnaire.