mourir

MOURIR

conjugaison verbe intransitif Conjugaison : (se conjugue avec l’auxiliaire être ; je meurs, nous mourons ; je mourais, nous mourions ; je mourus ; je mourrai ; je mourrais ; meurs, mourons ; que je meure ; que je mourusse ; mourant ; mort).
Étymologie : xe siècle. Issu du latin mori, de même sens.
1.  Cesser de vivre, perdre la vie. Il vient de mourir. Se laisser mourir. Mourir de mort naturelle, de mort violente. Mourir de vieillesse, mourir de sa belle mort. Mourir de faim. Mourir en couches. Mourir chrétiennement ou, anciennement, bien mourir. Il est mort dans la religion de ses pères. Mourir en héros. Il est mort au champ d’honneur. Mourir pour ses idées, pour la liberté. Faire mourir quelqu’un, être la cause de sa mort, ou le mettre à mort. Aider quelqu’un à mourir.
▪  En parlant d’un animal, d’une plante, de tout ce qui est doué de vie. Son chien est mort écrasé. Le froid a fait mourir ces arbres.
▪  Loc. impers. Il est mort des milliers d’hommes dans cette bataille.
▪  Pron. Se mourir, être sur le point de perdre la vie, en train de perdre la vie. Il est gravement blessé, il se meurt. Dans la phrase « Madame se meurt, Madame est morte », Bossuet marque la progression foudroyante du mal qui atteignit la belle-sœur du roi.
  Titre célèbre : Le roi se meurt, d’Eugène Ionesco (1962).
2.  Loc. et expr. Mourir comme un chien, sans l’assistance de la religion ou abandonné de tous. Faire mourir quelqu’un à petit feu, par des souffrances, des chagrins qui le minent lentement. Mourir à la tâche, à force de travail ou au milieu de son travail. Mourir à la peine, sans avoir pu ou voulu quitter de pénibles travaux. Il est mort dans la peau d’un honnête homme, en s’étant corrigé, racheté.
▪  Dans des tours hyperboliques, pour exprimer l’extrême intensité d’une sensation, d’un sentiment. Je meurs de soif, de froid, j’ai grand soif, grand froid. Il meurt ou, pron., il se meurt d’amour. Mourir d’impatience. Mourir de frayeur. Vous devriez mourir de honte. C’est à mourir de rire. J’en meurs d’envie. S’ennuyer à mourir. Faire mourir quelqu’un, lui faire éprouver de grands soucis, ou lui donner une impatience extrême de quelque chose. De grâce, poursuivez votre récit, vous me faites, vous me ferez mourir. Spécialement. Mourir de faim, être dans le plus grand dénuement. On dit substantivement Un meurt-de-faim, voir ce mot.
▪  Sous la forme d’un souhait, d’un serment, pour montrer sa résolution, sa conviction. Je veux mourir, que je meure, si ce que je dis est faux. Plutôt mourir que céder !
▪  Fam. Dans des tournures négatives, pour apaiser une crainte, surmonter une réticence. Faites un effort, vous n’en mourrez pas.
▪  Expr. proverbiales. Un lièvre va toujours mourir au gîte, voir Gîte I. On ne sait qui vit ni qui meurt, on ne sait ce que réserve l’avenir. Nous mourons tous les jours, nous avançons chaque jour vers la mort. Partir, c’est mourir un peu.
▪  Spécialement. Mourir à quelque chose, s’en détacher, y renoncer définitivement (s’emploie en particulier dans le vocabulaire de la spiritualité). Mourir aux passions. Mourir au monde, quitter la société des hommes pour vivre dans la retraite et dans les exercices de piété.
3.  Par analogie. Cesser d’être, disparaître. Une civilisation, un empire qui meurt. Cette entreprise mourra faute de capitaux, de débouchés.
▪  En parlant des œuvres morales, des productions de l’esprit, des ouvrages de l’art. S’effacer de l’esprit des hommes, être oublié. Vos bienfaits ne mourront jamais dans notre souvenir. Les œuvres de cet écrivain, de cet artiste ne mourront pas avec lui.
4.  Par extension. Se dit également de ce dont le mouvement, l’activité, l’intensité s’affaiblit peu à peu jusqu’à disparaître. Le flot vient mourir sur le sable. Laisser mourir le feu. Un terrain mourant en pente douce. Le jour, la lumière meurt ou, pron., se meurt.
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