mon, ma

MON, MA

adjectif possessif de la première personne (pluriel Mes).
Étymologie : xe siècle, mo. Issu du latin meus, mea, meum, de même sens.
■  Rapporte le substantif ou le groupe nominal qu’il précède et avec lequel il s’accorde, en genre et en nombre, à un possesseur de la première personne du singulier. Voici mon livre, ma maison, dit-il. Ce sont mes livres.
Ma s’élidait autrefois devant les noms féminins commençant par une voyelle ou un h muet. Ainsi M’amie a donné Ma mie (voir Mie III), M’amour a donné Mamour (voir ce mot). À partir du xiie siècle, Mon s’est peu à peu substitué à Ma dans cette position. Ma sœur, mon aimable sœur. Ma chère amie, mon amie. C’est mon habitude. On conserve Ma devant les semi-consonnes, comme dans ma yole, ma huitaine, ainsi que devant Onzième. Ma onzième année.
1.  S’emploie pour exprimer la possession ou parler de tout ce qui regarde le sujet qui parle ou écrit. Je lègue mon corps à la science. Mon chat. Mon village. À mon avis. Mes sentiments. À ma façon. C’est ma faute. Ce n’est pas mon affaire. J’ai repris mes études.
▪  Quand la possession est suffisamment déterminée par le contexte, notamment en ce qui concerne les parties du corps et les facultés de l’esprit, le possessif est ordinairement remplacé par l’article défini. J’ai mal à la main. Je perds la mémoire. Cependant, on recourt au possessif lorsqu’il pourrait y avoir équivoque, ou quand le nom est accompagné d’un adjectif qualificatif, d’un complément. Il faut que je panse ma main, ma main droite. Ma mémoire me trahit.
2.  Devant un nom désignant une ou plusieurs personnes, Mon exprime un rapport de parenté ou diverses relations affectives ou sociales. Mon père, ma mère, mes frères. Ma famille. Mon syndicat. Mes employés. Mon médecin, mon avocat. Ma traductrice. Devant un adjectif substantivé. Mon petit. Mon cher. Ma chérie.
▪  Spécialement. Marque de domaine : religion. Pour s’adresser à un religieux, à une religieuse, ou pour marquer une parenté spirituelle. Bonjour, mon père. Merci, ma sœur. Mes très chers frères… – Marque de domaine : militaire. Mon, suivi de l’appellation du grade, de lieutenant à général, doit être employé par un militaire comme marque de déférence, lorsqu’il s’adresse à un supérieur (cet emploi de Mon n’a pas cours dans la marine). Oui, mon lieutenant. À vos ordres, mon colonel. Peut être employé par un civil. Mes respects, mon général. Une femme, à moins qu’elle ne soit elle-même militaire, utilise l’appellation du grade sans possessif : Général, Colonel, ou dit simplement Monsieur.
3.  Mon, devant un nom désignant une action, marque que la personne qui parle en est soit le sujet, soit l’objet. Depuis mon arrivée, depuis que je suis arrivé. J’attends ma nomination à ce poste, que l’on me nomme à ce poste. Suivez mes ordres, ceux que je donne. J’applique mes ordres, ceux que j’ai reçus.
4.  Emplois particuliers. Comme l’article défini, Mon, Ma, Mes sert à construire le superlatif. Mon meilleur ami. Depuis ma plus tendre enfance. Mes plus beaux souvenirs.
▪  Entre dans diverses locutions, principalement exclamatives. Ma foi, je veux bien. Ma parole ! il se moque de nous !
▪  Se répète ordinairement dans une énumération, sauf lorsque les substantifs ou adjectifs énumérés ont des sens voisins. J’ai réuni mes cousins et mes amis. Mes cousins et cousines. En mon âme et conscience. À mes risques et périls.
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