le, la, les

Si les prépositions de ou à se trouvent devant l’article masculin au singulier, et que le nom suivant commence par une consonne ou par une h aspirée, on change de le en du, et à le en au : Du mois. Au mois. Du héros. Au héros. Si le nom commence par une voyelle ou par une h non aspirée, la préposition et l’article n’éprouvent aucun changement ; mais l’article, soit masculin, soit féminin, s’élide : De l’enfant. À l’enfant. De l’honneur. À l’honneur. De l’amitié. À l’amitié.

Quant à l’article du pluriel, la même contraction a lieu, quelle que soit la lettre qui commence le mot suivant. Pour de les, on dit des, et pour à les, on dit aux : Des héros. Aux héros. Des enfants. Aux enfants. Des femmes. Aux femmes.

On répète l’article devant des substantifs qui sont réunis par la conjonction et. Le père et la mère de cet enfant.

On répète l’article devant plusieurs adjectifs qui modifient un substantif, quand ces adjectifs expriment des idées tout à fait distinctes ou contradictoires. Les bonnes et les mauvaises actions de cet homme.

L’article se met quelquefois en français devant les noms propres par imitation de l’italien ; mais l’usage qu’on en fait est beaucoup plus restreint que dans cette langue. On l’applique aux noms italiens d’écrivains, d’artistes : le Titien, le Corrège, le Tasse, l’Arioste ; à un peintre français qui avait longtemps vécu à Rome, le Poussin ; à des actrices, la Duparc, la Dumesnil ; à des femmes connues en mal ou dont on veut parler avec une familiarité dénigrante.

L’article au pluriel, peut se mettre devant un nom propre, sans idée de pluralité, par une sorte d’emphase. Les Corneille, les Racine sont la gloire du théâtre français.

Il se met aussi quelquefois devant un nom propre avec l’idée de pluralité, et alors ce nom propre prend la marque du pluriel. Les Virgiles sont rares. Les Stuarts. Les Bourbons.