route

6e édition

ROUTE.

s. f.
■  Voie pratiquée pour aller d’un lieu à un autre. Route fréquentée. La grande route, ou La grand’route. La route ordinaire. Route souterraine. Une route dégradée, défoncée, mal pavée. La route était couverte de monde. On va faire une nouvelle route qui passera par tel endroit. L’entretien des routes. Les arbres qui bordent une route. Route royale. Route départementale.
Il se dit aussi de La direction qu’on suit ou qu’on peut suivre, par terre ou par mer, pour aller en quelque lieu. La route de terre est de dix lieues plus longue que la route par eau, que la route par mer. Quelle route tiendrez-vous ? Prendre une route de traverse. Il a pris sa route par telle province. Sur la route de Paris à Bordeaux, de Lyon à Turin, etc. La flotte prit la route d’Alger, la route d’Égypte. Il y a quinze jours qu’ils sont en route, qu’ils se sont mis en route. Il est en route pour venir. Il est resté en route. Il tomba malade en route. Nous avons fait route ensemble. Le vaisseau a fait route vers le nord. Interrompre sa route. Reprendre sa route. Se tromper de route.
La route de tel lieu à tel autre est très-bonne, très-mauvaise, dangereuse, peu sûre, etc., se dit en parlant Des commodités ou des incommodités qu’on trouve sur une route.
En termes de Marine, Faire fausse route, Se détourner de la route qu’on avait prise, et en prendre une différente, pour se dérober à la poursuite d’un ennemi. Il signifie aussi, S’écarter de son droit chemin, sans le vouloir.
Fig., Faire fausse route, Se tromper dans quelque affaire, employer des moyens contraires à la fin qu’on se propose.
Route, se dit, en termes de Guerre, Du chemin et du logement qu’on marque aux gens de guerre en voyage. Donner une route à des troupes. Nous avons eu une bonne route, une mauvaise route. Cette troupe a beaucoup souffert dans sa route. Indemnité de route de tant par jour, de tant par lieue.
Feuille de route, ou simplement, Route, Écrit qui indique les logements, d’une troupe en voyage, et le chemin qu’elle doit tenir. Une feuille de route, une route signée de l’inspecteur aux revues. Une feuille de route pour vingt hommes, pour vingt-cinq chevaux. Il se dit aussi d’Un écrit semblable délivré à un militaire qui voyage isolément. Donner une feuille de route à un soldat. La feuille de route tient lieu de passe-port. Faire viser sa feuille de route.
Route, signifie particulièrement, Une grande allée percée dans un bois, dans une forêt, pour la commodité du charroi, de la chasse, de la promenade, etc. Les routes de telle forêt. Dans la grande route. On a ouvert plusieurs routes dans la forêt. On a percé une route dans ce bois.
Route, se dit encore de L’espace que parcourent les astres, les eaux, etc., en se dirigeant d’un point vers un autre. La route du soleil. Ce fleuve se grossit sur sa route d’une infinité de petites rivières.
Route, au figuré, signifie, La conduite qu’on tient dans la vue d’arriver à quelque fin ; les moyens qui mènent à quelque fin. Il a pris la bonne route pour arriver à son but. Il a suivi la route de ses ancêtres, de ses devanciers. La route qu’il tient ne le mènera pas à une grande fortune, ne le conduira pas à la gloire. Il s’est engagé dans une route où il ne peut que s’égarer. Cet auteur marche dans la route des anciens. On lui a tracé, on lui a marqué sa route. La route qu’il prend pour arriver à ses fins, est la plus aisée, la plus courte, la plus honorable, la plus sûre, etc. La route des dignités, des honneurs. La route de la gloire. La route de la vertu. La route du vice. La route du ciel. La route du salut. Etc.
À vau-de-route. loc. adv. Précipitamment et en désordre. On ne l’emploie qu’avec les verbes Fuir, aller, et en parlant Des gens de guerre. Les ennemis s’enfuirent, s’en allèrent à vau-de-route. Il est vieux.
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