voye

1re édition

VOYE.

s. f.
■  Chemin. Les voyes militaires des Romains. cet homme ne cesse d’aller, il est tousjours par voye ou par chemin. ostez-vous de la voye des carrosses, des charrettes.
Voye, en termes de chasse. L’endroit par où la beste a passé. Les chiens sont sur la voye, sur les voyes. les mettre sur les voyes.
Il est plus usité au figuré. La voye de Paradis, du Ciel. la voye du salut. la droite voye. les Catholiques sont dans la bonne voye. si vous suivez cette voye vous serez sauvé. en voye de perdition.
Voye de bois. Une charrettée de bois.
Voye signifie aussi, Ce qu’il y a de distance, d’espace entre les deux roües d’une charrette, d’un chariot, &c. La voye des carrosses est plus grande que celle des charrettes.
Voye, signifie encore, La voiture par laquelle les personnes, des marchandises sont transportées d’un lieu à un autre, & le chemin par où elles vont. Quelle voye prendrez-vous pour aller à Rennes ? je prendray la voye de Nantes. je feray tenir ces hardes par la voye des rouliers. je m’en iray par la voye du messager, du coche. la voye de la poste est la plus seure pour faire tenir des lettres. c’est une voye qui ne manque jamais. c’est la voye ordinaire.
Voye, sign. fig. Moyen dont on se sert, conduite que l’on tient pour arriver à quelque fin. Je ne sçay quelle voye je dois tenir pour cela. vous ne prenez pas la bonne voye pour reüssir. un tel est tout puissant auprés du Roy, addressez-vous à luy, servez-vous de cette voye. c’est la voye la plus courte, la plus seure, la meilleure, il ne faut pas se servir de meschantes voyes pour arriver à une bonne fin.
On dit, Estre en voye d’accommodement, de s’accommoder. en voye de faire quelque chose, pour dire, Y travailler, s’y opposer.
Voye, en termes de l’Ecriture, signifie, Les commandemens de Dieu, ses loix, la conduite qu’il tient à l’égard des hommes. Seigneur, enseignez-moy vos voyes, les voyes du Seigneur sont incomprehensibles.
Voyage. s. m. Allée ou venuë qu’on fait pour aller d’un lieu en un autre assez éloigné. Grand, long, lointain voyage, faire voyage. un voyage en Italie, en Perse, aux Indes, revenir de voyage, d’un voyage. estre en voyage. avez-vous achevé vos voyages. c’est un beau voyage. les fatigues des voyages. comment vous portez-vous de vos voyages ? Voyage en Levant. voyage à Jerusalem. voyage de saint Jacques en Galice.
On appelle les grands voyages sur mer, Voyages de long cours.
Il se dit aussi, De toute allée & venuë d’un lieu à un autre, quoy qu’il ne soit pas fort éloigné. J’ay fait deux voyages à Versailles. j’ay fait vingt voyages chez luy sans le trouver.
Il se dit aussi, De l’allée ou venuë que quelqu’un fait pour nostre service, soit pour porter quelque chose, soit pour faire quelque message. Ce crocheteur, ce porteur de chaises, ce charrettier a fait tant de voyages pour moy. il faut payer son voyage.
Voyager. v. n. Faire voyage en pays éloigné. Il a bien voyagé, il a bien veu du pays. voyager par toute l’Europe. voyager en Italie, en Grece, en Asie, &c. les estrangers qui viennent voyager en France. il a passé sa vie à voyager. on apprend bien des choses en voyageant.
Voyageur. s. m. v. Qui voyage en pays lointain. C’est un grand voyageur. pour la commodité des voyageurs.
Voyer. s. m. Officier preposé pour avoir soin de raccommoder les chemins à la campagne & faire garder les alignemens dans les villes. Les voyes d’un tel lieu, d’une telle ville. on ne sçauroit bastir sur la ruë, sans la permission du voyer. le grand voyer de France.
Voyerie. subst. fem. La charge du Voyer. La p. 662La grande voyerie. un tel a la voyerie dans cette ville-là.
Voyerie, signifie aussi, Le lieu où l’on porte les boües, charognes, & autres immondices. On a jetté le corps de ce malheureux à la voyerie. traisner un cheval à la voyerie.
Envoyer. v. a. Donner ordre, faire en sorte qu’une personne aille, ou qu’une chose soit portée en un certain lieu. Envoyer un homme à la campagne. envoyer des chevaux, envoyer un paquet par le Messager. envoyer des estrennes. envoyer du secours dans une place. les ennemis envoyerent reconnoistre la place. envoyer son laquais faire compliment à ....
On dit, Envoyer promener, envoyer paistre, pour dire, Esconduire quelqu’un, luy refuser quelque chose avec mespris ou avec rudesse.
Envoyer, se dit aussi dans les choses morales. Les biens & les maux que Dieu nous envoye, &c.
On dit, que La ratte envoye des vapeurs au cerveau, & que le vin envoye des fumées à la teste. les objets envoyent des especes aux yeux.
Envoyé, ée. part. Il a les sign. de son verbe.
Il est quelquefois substantif, & alors il signifie Un Ministre envoyé d’un Prince souverain ou d’une Republique dans la Cour d’un autre Prince, &c. qui est un grade inferieur à celuy d’Ambassadeur. Il est envoyé d’un tel Prince. envoyé extraordinaire.
Envoy. s. m. Action par laquelle on envoye. Il se dit particulierement des marchandises. Cette marchandise est de bon debit, on en a déja fait deux envois à … par l’envoy d’un tel jour on dit avoir receu, &c.
Envoy. dans certains ouvrages de poësie comme les chants royaux & les ballades, est un certain couplet qui termine la ballade, & qui sert a adresser l’ouvrage a celuy pour qui il a esté fait.
Renvoyer. v. a. Faire rapporter à une personne une chose qu’elle avoit envoyée. On luy avoit envoyé un present, il l’a renvoyé. on luy avoit envoyé un livre, il l’a renvoyé. Il se dit aussi des personnes. Il renvoye l’homme qu’on luy avoit envoyé.
Renvoyer, est aussi un reduplicatif, & signifie, Faire reporter a une personne une chose qu’il avoit refusée. On luy avoit envoyé une paire de gans il l’a refusée, on la luy a renvoyée.
On dit, Renvoyer un mot à sa racine, pour dire, Le tirer de l’ordre alphabetique pour le renvoyer à sa racine. Il faut renvoyer le mot de Commettre à Mettre.
Renvoyé, ée. part. Il a les sign. de son verbe.
Renvoy. s. m. v. Envoy d’une chose déja envoyée à la mesme personne au mesme lieu. Renvoy de marchandises. renvoy d’une lettre de change. chevaux de renvoy.
On appelle, Renvoy dans un livre, Une certaine marque qui avertit le Lecteur de l’endroit où il trouvera le passage, la suite, le texte dont il est parlé. Dans ce livre il y a trop de renvois. le renvoy n’est pas juste, on trouvera ce mot à son primitif par renvoy.
Convoy. s. m. Ceremonie funebre pour accompagner le corps mort à la sepulture. Un beau & magnifique convoy.
Convoy, Se dit en terme de Marine, pour un ou plusieurs vaisseaux de guerre qui escortent des vaisseaux Marchands. On a donné un vaisseau à telle flotte pour luy servir de convoy.
Il signifie aussi, Une flotte Marchande avec son escorte. Convoy de Smyrne. convoy d’Alexandrie.
Convoy, signifie aussi, Une quantité de munitions, & de vivres qu’on fait entrer dans un camp, une ville assiegée, &c. Le siege estoit fort avancé, mais il y est entré un grand convoy.
Convoyer. v. a. Accompagner, escorter. N’est pas d’un grand usage.
On appelle, Convoy de Bourdeaux. Certaine ferme du Roy, dont le Bureau principal est à Bordeaux.
Devoyer. v. a. Destourner de la voye du chemin. Ce guide l’a devoyé, il ne sçavoit pas le chemin il s’est devoyé. Il vieillit.
On dit fig. qu’Un homme s’est devoyé du chemin du salut, du chemin de la verité, pour dire, qu’Il a quitté le bon chemin, le chemin du salut, le chemin de la verité.
Devoyer, se dit aussi, Pour marquer l’effet des indigestions d’estomac. Ces aliments l’ont devoyé. ces fruits l’ont devoyé. cette boisson luy a devoyé l’estomac.
Devoyé, ée. part. Il a les sign. de son verbe.
Devoyement. s. m. v. Indigestion d’estomac, flus de ventre. Il a le devoyement. les raisins luy ont donné le devoyement. il est mort d’un devoyement.
Fourvoyer. v. a. Egarer, détourner du bon chemin. Le guide nous a fourvoyez. la nuit est cause qu’ils se sont fourvoyez. cette quantité de routes les ont fait fourvoyer.
Il se dit aussi dans la morale. Dans le chemin du salut, plus on suit ses passions plus on se fourvoye.
Fourvoyé, ée. part.
Fourvoyement. s. m. Egarement, éloignement du chemin. Au point du jour ils connurent leur fourvoyement.
On dit aussi fig. Par trop d’orgueil il est tombé dans le fourvoyement.
Viatique. s. m. Provision qu’on donne à quelqu’un pour un voyage. On luy a donné cent escus pour son viatique. Il a peu d’usage.
On appelle, Le Viatique, Le Sacrement de la sainte Eucharistie quand on l’administre aux mourans. On luy a donné le viatique. ce malade a receu le viatique. il a receu nostre Seigneur en viatique.

obvier [Additions et corrections]

Obvier. v. n. Prendre les précautions, les mesures necessaires pour empescher un mal, un accident fascheux. Obvier à un malheur. On ne peut obvier à tous les inconveniens.
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