val

1re édition

VAL.

s. m.
■  Espace de terre contenuë entre deux costeaux, Il n’est plus en usage que dans les noms propres. Le val de Galie. le val des Choux. l’Abbaye du Val. le val de Suson. le val de Grace.
On dit prov. Aller, courir, chercher par monts & par vaux, pour dire, Aller, courir, chercher de tous costez.
Vallon. s. m. Espece de terre entre deux costaux. Nous nous sommes bien promenez dans ce vallon. son jardin s’estend en partie sur la coste, en partie dans le vallon. Les Poëtes appellent, Le vallon du Parnasse, Le sacré vallon.
Vallée. s. f. Descente d’une montagne. Vallée. rude, escarpée, roide. descendre une vallée. il n’y a point de montagne sans vallée.
Vallée, signifie aussi, Un espace de terre ou de pays, situé au pied de quelque montagne ou coste. C’est une belle vallée. une vallée abondante, fertile. sa maison est située dans. la vallée de Montmorency, cette vallée est entre-coupée de ruisseaux.
Proverbialement & communement, Quand on se separe les uns des autres, dans la pensée qu’on ne se reverra plus, ou dans la volonté de ne se plus revoir, On dit, Nous ne nous reverrons qu’à la vallée de Josaphat.
A val. adv. En descendant. Un de ses batteaux alloit à mont, & l’autre à val. Il ne se dit guere que des batteaux, & de ce qui est porté sur les rivieres.
On dit, Le vent d’aval, pour dire, Le vent du Couchant. Le vent d’aval amene tousjours la pluye.
On dit, Avau l’eau, pour dire, Suivant le courant de l’eau. Ce batteau alloit à vau l’eau. personne ne ramoit, nous nous laissions aller à vau l’eau.
On dit fig. qu’Une affaire, qu’une entreprise est allée à vau l’eau, pour dire, qu’Elle n’a pas reussi, qu’elle est devenuë à rien.
a vauderoute. } Voy. route. sous ROMPRE.
p. 610 Avaler. v. a. Faire passer par le gosier dans l’estomach, quelque aliment, quelque liqueur, ou autre chose. Avaler un boüillon. avaler un œuf. il avale les morceaux sans macher. il ne sçauroit plus rien avaler. avaler une areste, un os, une espingle.
On dit, qu’Un homme ne fait que tordre & avaler, pour dire, qu’Il mange goulument. Et, qu’Il avaleroit la mer & les poissons, pour dire, qu’Il a un appetit difficile à rassasier.
On dit prov. Avaler le calice, avaler le morceau, pour dire, Se sousmettre à quelque chose de fascheux, malgré la répugnance qu’on y peut avoir.
On dit encore, Avaler des couleuvres, pour dire, Recevoir des dégousts, des chagrins, des mortifications, qu’on est obligé de dissimuler, & dont on n’ose se plaindre. A la Cour on avale bien des couleuvres.
Avaler, signifie aussi, Abaisser, faire descendre. Avaler la lanterne. avaler du vin dans la cave. Il est bas & populaire.
On dit, Avaler un bras à quelqu’un, pour dire, Luy couper un bras. Il luy avala un bras d’un coup de sabre.
On dit sur les rivieres, qu’Un bateau avale, qu’un bateau va en avalant, pour dire, qu’Il suit le courant de la riviere. Dans ce sens il est neutre.
Avalé, ée. part. Il a les sign. de son verbe.
Il est aussi adj. & sign. Pendant en embas. Avoir les jouës avalées. les épaules avalées. cette chienne mettra bas bien-tost, elle a le ventre fort avalé. ce chien courant a les oreilles bien avalées.
Avaleur. s. m. v. Celuy qui avale. C’est un avaleur de tisannes, de medecines.
On appelle, Un glouton, un gourmand, Un avaleur de pois gris. Et on dit, d’Un fanfaron, que C’est un avaleur de charrettes ferrées.
Avaloire. s. f. Terme de plaisanterie, & bas, qui se dit d’un grand gosier. Belle avaloire. quelle avaloire !
Avaloire, est aussi, Une piece du harnois des chevaux, qui leur descend derriere les cuisses, au dessous de la queuë. Le harnois ne vaut plus rien, l’avaloire est toute rompuë. l’avaloire descend trop bas, il la faut rehausser.
Devaler. v. act. Baisser, faire descendre quelque chose. Devalez ce tableau, cette tapisserie. devaler du vin à la cave. Il est bas.
Il se dit aussi à l’actif, De la personne qui va d’un lieu haut à un lieu bas. Devaler les degrez. devaler une montagne.
Il est aussi neutre en ce sens, Quand on a bien monté, il faut devaler. devaler sa chambre.
Devalé, ée. part.
Ravaler. v. a. Retirer en dedans de la gorge, en dedans du gosier. Ravaler un crachat.
On dit fig. qu’On fera ravaler une parole à quelqu’un, pour dire, qu’On l’obligera de se repentir, de se dédire d’une parole offençante.
Il sign. aussi, Rabaisser, remettre plus bas. Vostre botte monte trop haut, il la faut ravaler. ravalez vos bas.
On dit, en termes de Maçonnerie, Ravaler un mur, pour dire, Achever de faire à un mur qui est eslevé à sa hauteur, ce qui y manque pour le rendre parfait, en y travaillant de haut en bas. Ce mur est basti, il ne reste plus qu’à le ravaler. il faut le ravaler avec du plastre, avec mortier de chaux & sable.
Il signifie figurement, Avilir, deprimer. Il parloit de luy-mesme avantageusement, mais vous l’avez furieusement ravalé. vous l’avez ravalé comme le dernier des hommes. il veut ravaler le merite, la gloire de vos belles actions. il s’est beaucoup ravalé par cette alliance.
Ravalé, ée. part.
Ravalement. s. m. v. Il n’a d’usage au propre qu’en parlant d’un mur auquel on a donné sa perfection en le ravalant. Faire le ravalement d’un mur, il a cousté tant pour le ravalement de ce mur.
Il signifie au fig. Abaissement. Il est tombé dans le ravalement. dans un grand ravalement.
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