gouffre

1re édition

GOUFFRE.

sub. m.
■  Abysme, trou fort creux où l’on ne trouve point de fond. Gouffre profond, espouventable. dans les endroits de la riviere où vous voyez l’eau qui tournoye, il y a d’ordinaire un gouffre. tomber dans un gouffre.
On dit fig. Tomber dans un gouffre de malheurs, dans un gouffre de miseres.
Il se dit fig. d’Un grand dissipateur. Il a mangé tout son bien en un an, & en auroit mangé dix fois davantage, c’est un gouffre.
Il se dit aussi, de toutes les choses où l’on fait des frais immenses. Le procez est un gouffre. la Marine, l’Artillerie est un gouffre.

engouffrer

■ Engouffrer. v. a. Il n’a guere d’usage au propre. Il se dit quelquefois dans le figuré, & signifie, Absorber. Il avoit de grands biens de luy-mesme, il a recueilli outre cela deux grandes successions, & en trois ans il a tout engouffré.
■ S’engouffrer. v. n. pass. Se dit proprement des tourbillons de vent, lors qu’ils entrent, qu’ils penetrent en quelque endroit. Le vent s’est engouffré dans la cheminée. quand le vent s’engouffre dans les cavitez de la terre, il cause des tremblements.
Il se dit aussi, Des rivieres ou des ravines d’eau lors qu’elles tombent & se perdent en quelque ouverture de la terre. Le Rosne s’engouffre en un endroit & ressort par un autre. la Guadiane s’engouffre & se perd l’espace d’environ dix lieuës.
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