bras
7e édition
BRAS.
s. m.■
Membre du corps humain qui tient à l’épaule. Les deux bras. Bras droit. Bras gauche. Bras fort. Bras nerveux. Gros bras. Bras long. La force du bras. Lever, hausser, étendre, plier le bras. Être blessé au bras. Couper, rompre bras et jambes à quelqu’un. Avoir le bras rompu, cassé, démis. Il a le bras en écharpe. Il lui manque un bras. Il perdit un bras à telle bataille. Elle portait un enfant sur ses bras, entre ses bras, dans ses bras. Porter un paquet sous le bras. Lever un fardeau à bras tendu. Se jeter dans les bras, entre les bras de quelqu’un. Jeter les bras, ses bras au cou de quelqu’un. Il mourut entre mes bras. Ils ne pourront l’arracher de mes bras. Un enfant qui tend les bras vers sa nourrice. Je lui retins le bras au moment où il allait se frapper. Saisir quelqu’un par le bras. Il va les bras pendants, les bras ballants. Elle était nu-bras. On le dit proprement, en termes d’Anatomie, de La partie du bras qui s’étend depuis l’épaule jusqu’au coude ; celle qui va du coude au poignet se nomme Avant-bras.
Donner le bras à une femme, L’accompagner et lui présenter le bras replié à la jointure du coude, en le soulevant à une certaine hauteur, de manière qu’elle pose le sien dessus, et s’y appuie en marchant. J’ai donné le bras hier au soir à madame une telle, et je l’ai reconduite chez elle. Il donnait le bras à sa cousine. Il se dit également de la personne qui s’appuie sur le bras de l’autre. Cette dame donnait le bras à son parent. On dit dans le même sens : Cette femme était au bras de son mari.
Donner, offrir, tendre le bras à quelqu’un, Lui prêter le bras de façon qu’il s’en aide et s’appuie dessus, soit pour se relever, s’il est tombé, soit pour marcher plus facilement. On dit, dans un sens analogue, Prendre le bras de quelqu’un, et S’appuyer sur le bras de quelqu’un en marchant. On dit aussi dans le sens réciproque, Se donner le bras, en parlant De deux personnes dont l’une a le bras passé dans celui de l’autre. Ils marchaient en se donnant le bras.
Fam., Avoir le bras retroussé jusqu’au coude, Avoir ses manches retroussées de manière que le bras soit nu jusqu’au coude.
Fig. et fam., Avoir un bras de fer, Avoir le bras très fort, très vigoureux. Il signifie encore, figurément, Exercer avec dureté, avec rigueur un pouvoir dont on est revêtu.
Fig. et fam., Avoir les bras rompus, Avoir les bras fatigués par l’excès du travail.
Ne vivre que de ses bras, Ne vivre que du travail de ses bras.
Fig. et fam., Demeurer les bras croisés, Demeurer sans rien faire.
Fig. et fam., Faire les beaux bras, Se donner des airs, avoir des manières affectées par lesquelles on croit se rendre agréable.
Fig. et fam., Couper bras et jambes à quelqu’un, Lui retrancher beaucoup de ses prétentions, de ce qu’il regarde comme ses droits. Cet arrêt nous a coupé bras et jambes. Il signifie plus ordinairement, Ôter à quelqu’un le moyen d’agir, d’arriver à ses fins, de réussir. La perte de son protecteur lui a coupé bras et jambes. Cette disgrâce, ce malheur lui a coupé bras et jambes. Il signifie encore, Frapper d’étonnement, de stupeur. Cette nouvelle me coupa bras et jambes. On dit dans une acception analogue à ce dernier sens, Les bras m’en tombent.
Fig. et fam., Traiter quelqu’un de monsieur, de monseigneur, gros comme le bras, Lui donner ces titres fréquemment et avec emphase.
Fig., Tendre les bras à quelqu’un, L’aider, lui offrir ses secours, son appui ; s’il a des torts, être prêt à les lui pardonner. Je lui ai tendu les bras dans sa disgrâce. Ce jeune homme a fait de grandes fautes, mais son père l’invite au repentir, et lui tend les bras. Dieu tend toujours au pêcheur les bras de sa miséricorde. On dit quelquefois dans ce sens, Ouvrir ses bras à quelqu’un.
Fig., Tendre les bras à quelqu’un, dans un autre sens, Implorer son secours. On dit également, Tendre les bras vers quelqu’un.
Fig., Se jeter dans les bras, entre les bras de quelqu’un, Se mettre sous sa protection, recourir à lui pour en avoir du secours. Se voyant ainsi persécuté, il se jeta entre les bras d’un tel. Se jeter entre les bras de Dieu, dans les bras de sa miséricorde.
Fig., Recevoir quelqu’un à bras ouverts, Le recevoir avec grande joie.
Prov. et fig., Avoir quelqu’un sur les bras, En être chargé ou importuné. Cette pauvre veuve a cinq enfants sur les bras. Cet homme-là est sur mes bras, il faut que je le nourrisse. Que cet homme-là est importun ! je l’ai toujours sur les bras.
Fig., Avoir l’ennemi, avoir une armée entière sur les bras, Avoir à se défendre contre l’ennemi, contre une armée entière. Avoir beaucoup d’affaires sur les bras, En être accablé, surchargé.
Fig., Tirer quelqu’un d’entre les bras de la mort, des bras de la mort, Le guérir d’une maladie qui semblait mortelle. Ce médecin m’a tiré des bras de la mort.
Fig. et poétiq., Être dans les bras du sommeil, dans les bras de Morphée, Dormir. Passer des bras du sommeil dans ceux de la mort, Mourir lorsqu’on est endormi.
Fig., Arrêter, retenir le bras à quelqu’un, L’empêcher de punir, de se venger.
Fig., Voir entre les bras d’un autre la personne qu’on aime, ou qu’on recherchait, La voir mariée à un autre.
Prov. et fig., Si on lui en donne long comme le doigt, il en prend long comme le bras, Il abuse de la liberté, il étend la permission qu’on lui accorde.
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Bras, signifie, par extension, La personne même qui travaille, qui agit, ou qui peut travailler, agir. Avoir plusieurs bras à son service. Cette terre exige un grand nombre de bras pour son exploitation. Souvent, après les longues guerres, les bras manquent à l’agriculture. Des bras inutiles. Mille bras se sont armés pour le défendre.
Fig., Être le bras droit de quelqu’un, Être son principal agent en toutes choses.
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Bras, dans certaines phrases figurées, désigne, Le pouvoir, la puissance. Le bras de Dieu. Le bras du Tout-Puissant. Un bras protecteur. Un bras puissant. La puissance de son bras.
Fig. et dans le langage de l’Écriture, S’appuyer sur un bras de chair, Mettre sa confiance dans les hommes, au lieu de la mettre en Dieu.
Le bras séculier, La puissance temporelle, par opposition à La puissance ecclésiastique. Implorer le bras séculier. Livrer un ecclésiastique au bras séculier.
Fig. et fam., Avoir le bras long, Avoir un crédit, un pouvoir qui s’étend bien loin.
Fig. et fam., Faire les grands bras, Affecter un crédit, un pouvoir, une importance qu’on n’a pas.
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Bras, se dit aussi, dans plusieurs phrases figurées, en parlant De la force et du courage guerrier, des exploits militaires. Tout cède à l’effort de son bras. La patrie a p. 217besoin de ton bras. Son bras est le plus ferme appui du trône. Ce bras jadis si redouté.
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Bras, se dit en outre de Certains chandeliers qu’on attache au mur, à la boiserie d’une chambre ou d’une salle, parce que jadis on leur donnait ordinairement la figure d’un bras. Des bras de cheminée. Des bras dorés. Des bras d’argent, de vermeil.
Il se dit également de Plusieurs autres choses qui ont avec le bras de l’homme un certain rapport de forme ou de destination.
Les bras d’une baleine, Ses nageoires. Les bras d’un polype, Ses tentacules.
Siège à bras, Siège aux deux côtés duquel il y a de quoi s’appuyer les bras. Fauteuil à bras. Il y a de petites chaises à bras pour les enfants. Les bras d’un fauteuil.
Les bras d’une civière, d’un brancard, Les deux bâtons parallèles qui se prolongent à chaque extrémité d’une civière, d’un brancard, et qui servent à le soulever et à le porter.
En termes de Marine, Le bras d’un aviron, La partie par laquelle on le tient, on le manie, pour ramer. Les bras d’une vergue, Les manœuvres ou cordages amarrés à l’extrémité d’une vergue pour la gouverner ou la mouvoir selon le vent.
Bras de balance, Chaque moitié de la verge transversale qui est posée en équilibre sur le point d’appui, et aux deux extrémités de laquelle pendent les bassins de la balance. En Mécanique, Bras de levier, La partie du levier comprise entre le point d’appui et celui auquel est appliquée la puissance ou la résistance.
Bras de rivière, se dit de Chaque branche d’une rivière qui se sépare en deux, en trois, etc. Nous passâmes un petit bras de rivière. Là le fleuve se divise en plusieurs bras.
Bras de mer, Partie de la mer qui passe entre deux terres assez proches l’une de l’autre. L’Italie est séparée de la Sicile par un bras de mer.
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À force de bras, ou simplement À bras. Locutions adverbiales qui se disent en parlant De travaux, de transports pour lesquels on n’emploie que la seule force des bras. Ils montèrent le canon à bras, à force de bras. Tirer, traîner à bras, à force de bras. On dit dans un sens analogue, Moulin à bras, civière à bras, charrette à bras.
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À tour de bras. loc. adv. De toute sa force. Frapper à tour de bras.
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À bras raccourci. loc. adv. Hors de garde, hors de mesure, et de toute sa force. Il lui a donné un coup d’épée à bras raccourci. Il tomba sur son adversaire à bras raccourci.
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À bras-le-corps. loc. adv. Il ne s’emploie guère que dans cette phrase, Saisir, prendre, tenir, porter quelqu’un à bras-le-corps, Le saisir, le prendre, le tenir, le porter au moyen du bras ou des deux bras passés autour du corps. Il prit l’enfant à bras-le-corps, et, le tenant ainsi, le porta jusqu’à sa mère.
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Bras dessus, Bras dessous. loc. adv. et fam. En se donnant le bras avec amitié. Ils marchaient bras dessus, bras dessous.
Fig., Ils sont bras dessus, bras dessous, Il règne entre eux la plus grande intimité.
S’embrasser bras dessus, bras dessous, S’embrasser l’un l’autre avec empressement et familiarité.
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VOISINAGE ALPHABÉTIQUE
- branlement, n. m.
- branler, v. tr. et intr.
- branloire, n. f. [7e édition]
- branquignol, n. m.
- braquage, n. m.
- braque, n. m.
- braquemart, n. m.
- braquement, n. m.
- braquer, v. tr.
- braquet, n. m.
- bras, n. m.
- brasage, n. m.
- braser, v. tr.
- brasero, n. m.
- brasier, n. m.
- brasillement, n. m.
- brasiller, v. tr. et intr.
- bras-le-corps (à), loc. adv.
- brasque, n. f.
- brasquer, v. tr.