oublier

OUBLIER

conjugaison verbe transitif et pronominal Conjugaison : (se conjugue comme Crier).
Étymologie : xe siècle, oblier. Issu du latin oblivisci, de même sens.

I.

I. Verbe transitif.
1.  Perdre le souvenir de quelque chose, ne pas en avoir conservé la mémoire. Oublier une date, un nom. J’avais oublié ce détail. J’ai tout oublié de ces évènements. Un acteur qui oublie son texte. J’avais oublié qu’il devait nous accompagner. Absolument. Il oublie aussi vite qu’il apprend. Au participe passé, adjectivement. Un auteur bien oublié.
▪  Loc. Sans oublier, N’oublions pas, formules dont on use pour souligner, notamment au terme d’une énumération, un élément jugé particulièrement important. Il a publié des romans, des essais, sans oublier un recueil de poésies. N’oublions pas le rôle qu’il a joué dans cette affaire. Expr. Oublier l’heure, laisser passer l’heure où l’on avait quelque chose à faire, se mettre en retard. Allusion historique. Ils n’ont rien appris, rien oublié, propos attribué à Talleyrand, et qui visait l’arrogance et le ressentiment dont firent preuve certains émigrés à leur retour en France, en 1815.
▪  Spécialement. Ne-m’oubliez-pas, autre nom du myosotis.
2.  Négliger, omettre de faire quelque chose. Il a oublié d’éteindre la lumière. On a oublié de me prévenir. Vous avez oublié de signer ce chèque.
▪  Par extension. Laisser par mégarde en un lieu, omettre d’emporter avec soi. Oublier ses gants, son parapluie.
3.  Cesser de penser à, ne plus se préoccuper de, ne pas tenir compte de ; écarter de son esprit. La chaleur de son accueil nous a fait oublier les fatigues du voyage. Chercher à oublier ses soucis et, absolument, chercher à oublier. Il a été oublié dans le partage. Fontenelle disait que la mort l’avait oublié. Vous oubliez bien vite vos promesses. Je n’oublierai jamais, je n’aurai garde d’oublier ce que je vous dois, je vous en serai toujours reconnaissant. Oublier les convenances. Oublier toute prudence. Vous oubliez à qui vous parlez, vous oubliez qui je suis, se dit pour rappeler quelqu’un aux égards, au respect qu’il vous doit.
▪  À propos d’une personne. La négliger, la délaisser, ne pas lui manifester la sollicitude qu’on lui doit. Depuis son départ, il oublie ses parents, ses amis. Vous ne venez plus nous voir, vous nous oubliez. N’ayez crainte, je ne vous oublie pas, se dit pour inviter quelqu’un à la patience.
▪  Expr. fig. Se faire oublier, détourner l’attention de soi, de ses actions passées, de ses agissements. Fam. En oublier le boire et le manger, être absorbé par une occupation, un souci, une passion au point de négliger les nécessités de la vie. N’oubliez pas le guide, le service ! se dit pour inviter à la générosité. Il a oublié d’être bête, il est loin d’être sot, il a l’esprit plus vif qu’il n’y paraît.
▪  Fig. Ne pas garder rancune d’une action, pardonner, excuser. N’en parlons plus, c’est oublié, déjà oublié. Je ne l’oublierai pas de sitôt, je ne suis pas près de l’oublier, pour exprimer l’irritation, la colère, marquer le ressentiment. Il n’oublie rien, se dit d’un homme rancunier, vindicatif. Je veux bien, je préfère oublier ce qui s’est passé. Oublier une injure, une offense. Il cherche à faire oublier ses erreurs passées. Prions Dieu d’oublier nos fautes.

II.

II. Verbe pronominal.
1.  Manquer à ce qu’on doit aux autres ou à soi-même. Vous vous oubliez, se dit pour reprendre quelqu’un, le rappeler aux usages, à la bienséance.
▪  Fam. et par euphémisme. S’oublier, être victime d’une incontinence accidentelle.
2.  N’avoir aucun souci de soi, ne faire aucun cas de ses intérêts. Par litote. Dans la répartition des bénéfices, il ne s’est pas oublié.
3.  Avec un sens passif. Sortir de la mémoire, s’effacer du souvenir. Tout s’oublie ! Les célébrités d’un jour s’oublient vite.
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