avoir

5e édition

[I.] AVOIR.

verb. act. Conjugaison : J’ai, tu as, il a ; nous avons, vous avez, ils ont. J’avois. J’eus. J’ai eu. J’aurai. Aye ou aie, ayez. Que j’aye ou que j’aie, que tu ayes ou que tu aies, qu’il ait ; que nous ayons, que vous ayez, qu’ils ayent ou qu’ils aient. Que j’eusse. J’aurois. Que j’aye eu, ou que j’aie eu. Que j’eusse eu. Ayant. Ayant eu.
↪ voir aussi : [II.] Avoir (n. m.)
■  Posséder de quelque manière que ce soit. Avoir du bien. Avoir une Charge. Avoir un Bénéfice. Avoir de l’argent. Avoir une maison à vendre, à louer. Avoir un cheval d’emprunt. Avoir le bien d’autrui.
En ce sens, on dit proverbialement, Il n’est rien tel que d’en avoir, pour dire, que Si on n’a du bien, on n’est point considéré dans le monde ; et d’Un homme avide et âpre à l’argent, qu’Il en veut avoir à quelque prix que ce soit.
Avoir, s’emploie aussi pour dire, Être le sujet d’une passion, d’une impression, d’un mal, d’une sensation, d’un sentiment, d’une habitude, etc. Avoir des pensées, des opinions. Avoir de l’amour. Avoir de la haine. Avoir de la douleur, de la honte, de la joie, du plaisir. Avoir faim. Avoir soif. Avoir patience. Avoir tort. Avoir raison. Avoir en horreur. Avoir en estime. Avoir quelque soupçon. Avoir de l’âge. Avoir l’âge de raison. Avoir l’honneur en recommandation. Avoir la crainte de Dieu devant les yeux. Avoir un procès. Avoir une querelle. Avoir la migraine. Avoir mal à la tête. Avoir la fièvre. Avoir le bras cassé. Avoir un coup d’épée.
On dit par menace à un homme, Vous en aurez, pour dire, Vous serez châtié, maltraité ; et par raillerie à un homme qui a reçu quelque coup, quelque disgrâce, etc. Il en a. On dit aussi d’Une personne dont on espère se venger, qu’On l’aura, qu’on saura bien l’avoir.
On dit dans le discours familier, L’avoir beau, l’avoir belle, pour dire, Avoir une occasion favorable de faire quelque chose.
On dit aussi, Il a beau dire, il a beau faire, il a beau crier, pour dire, Quoi qu’il puisse dire, quoi qu’il puisse faire, il crie en vain.
Avoir, se met souvent avec la préposition à, devant un infinitif ; et alors il sert à marquer L’état, la disposition, la volonté où l’on est de faire ce que l’infinitif du verbe signifie. J’ai à faire une visite. J’ai à vous remercier. J’ai à parler à un tel. Il a à choisir. Il a plusieurs Bénéfices à donner. Il a beaucoup de choses à vous dire.
Avoir, s’emploie aussi à l’impersonnel dans le sens d’Être ; et alors il se joint toujours avec la particule y. Il y a un an. Il y a deux ans. Il y a beaucoup de gens. Il y a lieu de croire. Il y a sujet de craindre. Il n’y a personne. Il y avoit plus de dix mille personnes. Il n’y a rien qu’il étoit ici. Il n’y a rien que je ne fasse pour vous. Il n’y a rien à faire. Il y a tout à espérer.
Avoir, est aussi verbe auxiliaire, et sert à former la plupart des prétérits des autres verbes. Avoir lu. Avoir écrit. J’ai donné. Il a plu toute la nuit. Nous en avons parlé ensemble. Vous avez été sages. Ils ont vécu. Il en auroit donné cent pistoles.
Il est aussi quelquefois auxiliaire de lui-même. J’ai eu raison. Il auroit eu tort de faire telle chose. Il auroit eu peur.
Eu, eue. participe. Il n’est guère d’usage qu’étant joint à quelque autre temps du verbe Avoir. Les choses qu’il a eues. Le bien qu’il a eu. Sans lui j’aurois eu dîné de meilleure heure. On dit dans le discours familier, Dès qu’il a eu fait, pour dire, Sitôt qu’il a eu achevé. Dès qu’il a eu fait, il est parti.
On dit, Eu égard à sa grande jeunesse, on lui a pardonné. Il est familier.
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