monnoye

2e édition

MONNOYE.

s. f.
■  Toute sorte de pieces d’or & d’argent, ou de quelque autre metal servant au commerce, battuës par autorité Souveraine, & marquées au coin d’un Prince ou d’un Estat Souverain. Battre monnoye. faire battre monnoye. avoir droit de battre monnoye. faire de nouvelle monnoye. monnoye d’or & d’argent. toute sorte de monnoye ayant cours. le decry de la monnoye. la monnoye a este instituée pour la facilité du commerce. fausse monnoye. il est accusé de fausse monnoye. de la monnoye de cuivre.
On dit prov. qu’Un homme feroit de la fausse monnoye pour un autre, pour dire, qu’Il n’y a rien qu’il ne fist pour luy.
On dit populairement qu’Un homme a bien de la monnoye, pour dire, qu’Il est fort riche. Il est bas.
On dit d’Un homme de mauvaise reputation, qu’Il est décrié comme la fausse monnoye.
Monnoye, Se prend aussi pour le lieu où l’on bat la monnoye. Porter des lingots à la monnoye pour y estre convertis en especes.
Monnoye, Se prend aussi plus particulierement pour les petites especes d’argent ou de fonte. N’avez-vous point de monnoye sur vous ? je n’ay pas un sou de monnoye.
Il se prend aussi pour la valeur d’une espece d’or & d’argent en plusieurs especes moindres. N’avez-vous point la monnoye d’un quadruple, d’un Loüis, d’un escu, d’une piece de quinze sous ? &c.
On dit proverb. Payer en monnoye de singe, en gambades, pour dire, Se moquer de celuy à qui on doit, au lieu de le satisfaire. Il est bas.
On dit aussi prov. d’Un homme qui ayant receu ou quelque service ou quelque deplaisir d’un autre, luy rend ensuite la pareille ; qu’Il l’a payé en mesme monnoye. Mais cela se dit plus ordinairement d’un homme qui se venge d’une injure, que de celuy qui reconnoist un bien fait.
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