parti

I. PARTI

nom masculin
Étymologie : xiiie siècle. Participe passé substantivé de partir I.
↪ voir aussi : II. Parti, ‑ie (adj.)III. Parti, ‑ie (adj.)

I.

I. Par référence aux sens anciens de « part revenant à quelqu’un », puis de « situation, condition sociale ».
1.  Avantage, utilité, profit. Dans l’expression Tirer un parti ou, simplement, Tirer parti. Il a tiré de cette affaire un grand parti, un parti avantageux, le meilleur parti. Il sait tirer parti de ses relations. Tirer parti de tout. J’ai tiré parti de cette expérience, de cet échec.
2.  Façon dont on traite quelqu’un ; situation, traitement qu’on lui réserve. Dans l’expression Faire un mauvais parti à quelqu’un, le maltraiter ou même attenter à sa vie.
▪  Spécialement. Condition créée par le mariage et, par métonymie, personne à marier, considérée par rapport à sa fortune, à sa position sociale. Cette jeune fille est un bon parti, un riche parti. On lui propose un beau parti. Repousser un parti.
3.  Anciennement. Au jeu, se disait de la distribution des chances. La règle des partis, ancienne façon de désigner le calcul des probabilités (s’est conservé grâce à l’usage qu’en fait Pascal dans les Pensées).

II.

II. Résolution, détermination que chacun adopte pour sa part.
Hésiter entre deux partis, ne savoir quel parti prendre. C’est le parti le plus sûr. S’en tenir à un parti modéré. C’est un homme qui ne prend jamais parti, qui répugne à prendre parti. Il a pris le parti de renoncer, le parti du renoncement.
▪  Par extension. Prendre son parti de signifie aussi Se résigner à. Prendre son parti d’une défaite. Il n’a pu obtenir ce qu’il désirait, mais il en a pris son parti.
▪  Loc. Parti pris, décision prise d’avance, opinion préconçue. Avoir des partis pris. Raisonner, juger sans parti pris. Être de parti pris. Spécialement. Se dit de l’intention déterminée qu’un artiste affirme, manifeste dans l’exécution d’un ouvrage, d’une œuvre. Il y a dans l’œuvre de cet architecte un parti pris de dépouillement.
  Titre célèbre : Le Parti pris des choses, de Francis Ponge (1942).

III.

III. Groupe de personnes adoptant une même opinion, tenant une même conduite.
1.  Vieilli. Troupe de gens de guerre que l’on détache pour battre la campagne, reconnaître l’ennemi, faire des prisonniers, etc. Un parti d’infanterie, de cavalerie. Un parti des nôtres est tombé dans une embuscade.
2.  Union que forment plusieurs personnes contre d’autres qui ont un intérêt, une opinion contraires. Le parti de la Ligue, formé pour combattre l’expansion de la religion calviniste. Le parti des gibelins, les partisans de l’empereur, opposés aux guelfes, partisans du pape. Le choc des partis. Être choisi comme chef de parti. Il n’est d’aucun parti. Marque de domaine : histoire. Le parti du mouvement, le parti de la résistance, voir Mouvement, Résistance.
▪  Plus généralement. Réunion de personnes se constituant en organisation pour soutenir, en quelque domaine, une même position et mener une action commune. Entrer dans un parti. Créer, former un parti. Soutenir un parti. Parti politique, organisé en vue de la conquête et de l’exercice du pouvoir. En Grande-Bretagne, parti conservateur, travailliste, libéral. Partis de droite, de gauche, du centre. Les partis d’opposition. Un parti croupion (fam.). Sans détermination. Le parti, se dit de l’organisation politique à laquelle on adhère, dont on est membre. S’est employé spécialement chez les membres du parti communiste et leurs compagnons de route, et s’écrivait alors avec une majuscule. Adhérer au Parti. Être exclu du Parti. Les partis frères, nom qui fut donné aux partis communistes de différents pays.
▪  Loc. Homme de parti, individu crédule ou passionné dans tout ce qui intéresse son opinion ou le mouvement auquel il appartient. Esprit de parti. L’esprit de parti altère ses jugements.
▪  Loc. fig. Avoir un parti, avoir pour soi, dans ses intérêts, un certain nombre de personnes par qui l’on est soutenu, défendu. Il avait un parti à la cour. Être, se ranger du parti de quelqu’un, de quelque chose, favoriser quelqu’un, préférer quelque chose. Il est toujours du parti des malheureux, des opprimés. Je suis du parti de la modération. Prendre le parti de quelqu’un, se déclarer pour lui, le défendre, le protéger. J’ai pris son parti. Il a pris mon parti envers et contre tous. On dit, dans le sens contraire, Prendre parti contre quelqu’un.
3.  Par extension. Ensemble de personnes qui, sans se constituer en organisation, partagent des aspirations, des affinités, suivent une même ligne de conduite. Le parti des honnêtes gens. Le parti des mécontents. Le parti des philosophes, a désigné au xviiie siècle les encyclopédistes, qui partageaient les mêmes convictions et les mêmes combats.
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