lit

LIT

nom masculin
Étymologie : xie siècle. Issu du latin lectus, de même sens.

I.

I. Meuble destiné au coucher, formé généralement d’un matelas et d’un sommier posés sur un cadre ou sur des pieds, et que l’on garnit de draps, de couvertures, etc.
S’allonger sur un lit. Un lit moelleux. Un bon, un mauvais lit. Une chambre à un lit, à deux lits. La tête, le pied du lit, l’endroit où reposent la tête, les pieds de la personne couchée. Des bois de lit. Les montants d’un lit. Ciel de lit, voir Ciel. La ruelle du lit, l’espace qu’on laisse entre un des grands côtés du lit et le mur. Lits jumeaux, lits superposés, lits gigognes. Un lit de repos ou, vieilli, de jour, couche basse sur laquelle on se repose durant la journée. Lit de parade, placé dans une pièce pour l’ornement plutôt que pour l’usage. Lit pliant. Lit de sangles, où le sommier est remplacé par des sangles attachées à un châssis pliant. Lit de camp, petit lit démontable, et qu’on peut transporter facilement. Lit cage, lit métallique pliant. Lit breton, lit clos ou lit armoire, entouré de panneaux de bois qui coulissent sur un des côtés pour en ménager l’accès. Un lit à colonnes, à baldaquin. Lit à la duchesse, voir Duchesse. Lit en bateau ou lit bateau, voir Bateau. Canapé-lit, voir Canapé. Couvre-lit ou Dessus-de-lit, voir ces mots. Descente de lit, voir Descente.
▪ Marque de domaine : Antiquité. Lit de table, sur lequel les convives s’étendaient à demi pour prendre part au repas.
▪ Par métonymie. En parlant du cadre sur lequel reposent le sommier et le matelas. Lit de bois, lit métallique. Un lit de noyer, d’acajou. Un lit de cuivre, de fer. Monter, démonter un lit.
▪ En parlant de l’ensemble des draps, couvertures, oreillers, etc., qui garnissent le matelas. Faire un lit, y disposer draps, couvertures, etc., ou les remettre en ordre. Un lit défait. Border un lit. Faire son lit au carré, voir Carré II. Mettre un lit en portefeuille, ramener, pour faire une farce, le drap du dessous vers la tête du lit de telle sorte qu’on ne puisse y entrer complètement.
▪ Expr. fig. Faire le lit de quelqu’un ou de quelque chose, en favoriser, en précipiter l’installation, l’avènement. Ces mesures firent le lit de la révolution.
▪ Par analogie. Tout ce qui offre une couche, tout lieu où l’on peut s’étendre. Un lit de gazon, de feuillage. Se reposer sur un lit de mousse, de sable. Expr. fig. Être couché sur un lit de roses, par allusion aux mœurs prêtées aux Sybarites, s’abandonner aux plaisirs, à la mollesse, mener une vie facile.
▪  Prov. Comme on fait son lit, on se couche, voir Coucher I.

II.

II. Locutions et expressions relatives aux différents usages de ce meuble.
1.  Pris pour la couche où l’on dort. Se mettre au lit, aller au lit, se coucher. Être au lit. Mettre un enfant au lit, le coucher. Sortir, sauter du lit, se lever. Au saut du lit, au sortir du lit, juste au moment du lever.
▪ Fig. Être tombé du lit, se lever très tôt ou plus tôt que de coutume. Jeter quelqu’un hors de son lit, à bas de son lit, tirer quelqu’un de son lit, l’obliger à se lever.
▪ Par métonymie. Un hôtel de cinquante lits.
2.  Pris pour la couche où s’unit un couple. Lit nuptial. Lit conjugal. Ces époux font lit commun, font lit à part, partagent le même lit, couchent séparément. Chasser de son lit (litt.), répudier. Trivial. Mettre une personne dans son lit, en faire son amant, sa maîtresse.
▪ Par métonymie. Mariage, union conjugale. Les enfants d’un premier lit, d’un second lit, nés d’un premier, d’un second mariage.
3.  Pris pour la couche du malade ou du mourant. Prendre le lit, s’aliter parce que l’on est malade. Garder le lit, ne pas quitter son lit, et, fam., être cloué au lit, y demeurer couché en raison d’une maladie ou d’une infirmité. Il gisait sur son lit de douleur, de souffrance. Mourir dans son lit, de mort naturelle. Être sur son lit de mort, près de mourir, à la dernière extrémité. Sur son lit de mort, à son lit de mort, durant son agonie. Lit funèbre, sur lequel repose le mort avant la mise en bière. Lit de parade, où l’on expose, durant quelques jours, le corps d’un grand personnage, avant de l’inhumer.
▪ Par métonymie. Fonder un lit dans un hôpital, créer, par une donation, une place pour un malade. Un hôpital de cent lits, qui peut accueillir cent malades.
4.  Marque de domaine : mythologie grecque. Lit de Procuste, sur lequel ce brigand de l’Attique étendait ses victimes, mutilant leurs membres lorsque le lit était trop petit, les étirant lorsqu’il était trop grand. Fig. Se dit de ce qui, par sa rigidité, son inadéquation, entrave la liberté d’action ou de création.
5.  Par extension. Marque de domaine : histoire. Lit de justice, voir Justice.

III.

III. Par analogie.
1.  Espace occupé par les eaux d’un fleuve, d’une rivière. Un lit peu profond, caillouteux, encaissé. La Loire était sortie de son lit. Lit mineur, occupé en permanence par les eaux et délimité par les berges. Lit majeur, occupé lors des crues. Par extension. Le lit d’un glacier.
2.  Marque de domaine : Marine. Le lit du vent, la direction dans laquelle souffle le vent. Le lit de la marée, du courant, l’endroit où la marée, le courant ont le plus de vitesse.
3.  Couche d’une substance qu’on étend sur une surface déterminée. Un lit de terreau, de fumier amendera ce terrain. Mettre un lit de mortier entre deux rangées de briques. Servir une viande sur un lit de légumes. Marque de domaine : géologie. Couche mince de sédiments dans un terrain stratifié. La coupe géologique montre une alternance de lits marneux et de lits gréseux.
4.  Marque de domaine : technique. Lit de carrière, surface de séparation de la masse rocheuse en bancs. – Marque de domaine : bâtiment. Face d’un bloc équarri, d’une pierre taillée, qui se trouve en contact avec les éléments supérieurs ou inférieurs d’une assise. Lit de pose, face inférieure. Lit d’attente, face supérieure, qui recevra la rangée suivante.
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