honte

HONTE

Prononciation : (h initial est aspiré) nom féminin
Étymologie : xie siècle, hunte. Issu du francique *haunipa, *haunita, « mépris, raillerie ».
1.  Déshonneur, humiliation. Jeter la honte et l’opprobre sur quelqu’un. Couvrir quelqu’un de honte. Recevoir la honte d’un affront, d’une insulte. Essuyer la honte d’un refus, d’une disgrâce. Redouter la honte d’un scandale. La honte en retombera sur lui. Il n’en recueillera que de la honte. Effacer la honte d’une mauvaise action. Il y a de la honte à se conduire ainsi. Il n’y a pas de honte à reconnaître ses erreurs. Le combat a tourné à la honte des ennemis, ils ont été mis en déroute.
▪ Par métonymie. Personne qui est cause de déshonneur ; chose honteuse. Ce garçon est une honte pour les siens. Un tel comportement serait une honte. C’est une honte ! Quelle honte ! Toutes les hontes sont accumulées sur sa tête, toutes les raisons de déshonneur.
▪ Loc. Honte à, honte sur, formule d’imprécation. Honte à ceux qui n’ont rien fait pour empêcher ce crime ! Honte sur toi !
▪  À la honte de, pour la honte de, pour le déshonneur, pour l’humiliation de quelqu’un. Il en a fait courir le bruit à ma honte, pour ma honte. À sa grande honte, il dut reconnaître sa faute.
▪ Faire ou, par métonymie, être la honte de, être un sujet de honte, un motif d’humiliation pour. Cet enfant fait la honte de sa famille. De tels hommes sont la honte de l’humanité.
2.  Sentiment d’indignité, d’infériorité ou d’humiliation, lié à la conscience d’une faute réelle ou supposée. Avoir honte de mentir. Avoir honte d’une mauvaise action. Éprouver de la honte ou, class., avoir honte à faire quelque chose. Être pris de honte. Être rouge de honte. Pleurer de honte. La honte le retient. Je ne puis l’avouer sans honte. Vous devriez mourir de honte. N’avez-vous pas honte ? J’en ai honte pour vous.
▪ Par affaiblissement. Gêne, embarras, trouble qu’on éprouve à l’idée de son imperfection, d’un manquement aux convenances. La honte de se montrer mal vêtu. Il est retenu par la honte de parler. Étaler son luxe sans honte.
▪ Loc. Faire honte à quelqu’un, lui causer de la honte, lui faire éprouver son indignité. Ils tirent vanité de ce qui devrait leur faire grande honte. Son zèle devrait faire honte à tous ces paresseux.
▪ Spécialement. Souvent avec un complément. Faire à quelqu’un des reproches qui lui causent de la honte, de la confusion. Faites-lui honte de sa paresse, il le mérite. Il a commis une faute, mais on lui en a bien fait honte.
▪  Avoir perdu toute honte, avoir toute honte bue, mettre bas toute honte, être insensible au déshonneur. Toute honte bue, il se vendit au plus offrant.
▪  Fausse honte (vieilli), mauvaise honte, sotte honte, honte mal fondée, qui provient d’un scrupule excessif ou d’une faiblesse de caractère. N’ayez pas de fausse honte, il n’y a rien de blâmable à accepter cette offre. Une sotte honte le retient. Fausse honte se dit aussi d’une honte feinte.
▪ Fig. et vieilli. Courte honte, insuccès. S’en retourner avec sa courte honte, en être pour sa courte honte, essuyer un échec, un affront.
▪ Expr. proverbiale. Un peu de honte est bientôt passée, bientôt bue, se dit pour encourager quelqu’un à agir en oubliant sa honte, sa gêne.
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