fille

FILLE

nom féminin
Étymologie : xie siècle, filie. Issu du latin filia, de même sens.

I.

I. Être humain de sexe féminin considéré dans son lien de filiation.
1.  Personne de sexe féminin, considérée par rapport à son père et à sa mère, ou à l’un des deux. Fille légitime, naturelle, adoptive. Ils ont eu trois filles. Elle a une fille de son premier mariage. Fille aînée, fille cadette. Fille unique. Marier sa fille. Petite-fille, Arrière-petite-fille, Belle-fille, voir ces mots. Expr. C’est bien la fille de son père, la fille de sa mère, elle lui ressemble beaucoup par l’apparence physique ou par le caractère, les manières. Expr. proverbiales. C’est le diable qui bat sa femme et qui marie sa fille, se dit lorsqu’il pleut et que le soleil luit en même temps. Et voilà pourquoi votre fille est muette, conclusion d’une tirade bouffonne du Médecin malgré lui de Molière, utilisée ironiquement pour marquer qu’un raisonnement est ridicule ou sans rapport avec le sujet.
▪ Par analogie. Personne de sexe féminin que l’on considère et que l’on aime comme son propre enfant. Elle a trouvé dans sa nièce une fille tendre et dévouée. Ma fille, formule par laquelle on s’adresse, en dehors de tout lien de parenté, à une enfant ou à une femme plus jeune que soi pour lui marquer de l’affection, de la tendresse. Ma fille, écoutez-moi.
▪ Spécialement. Fig. La fille aînée de l’Église, titre donné jadis à la France par les papes. La fille aînée des rois de France, titre que prenait l’Université de Paris.
2.  Par extension. Suivi d’un complément déterminatif. Personne de sexe féminin issue d’une lignée, d’une race, d’une nation donnée ; descendante. La fille des Césars. Filles de Sion. Les filles de France, les filles du roi et de la reine de France. Fille du peuple, de la bourgeoisie, de l’aristocratie, issue de cette catégorie sociale. Une fille de paysans, de commerçants. Une fille du Nord, du Midi, originaire du Nord, du Midi. Expr. fam. Fille d’Ève, toute personne de sexe féminin à laquelle on attribue une curiosité excessive. Jouer la fille de l’air, s’évader, disparaître.
3.  Personne de sexe féminin liée par une filiation spirituelle à une autre personne, à une institution. Marque de domaine : religion. Expr. Être la fille de quelqu’un en Jésus-Christ. Se dit également des religieuses de certaines communautés. Les filles de la Charité ou filles de saint Vincent de Paul. La supérieure et ses filles. Ma fille, formule par laquelle l’autorité religieuse s’adresse à ces femmes. Fig. Église ou abbaye considérée par rapport à l’institut religieux, à l’ordre qui l’a fondée. Ces abbayes sont filles de Cîteaux. C’est une fille, une des filles de Cluny.
4.  Fig. et litt. Toute chose, œuvre, idée, manifestation, qui est issue d’une autre, qui résulte d’une autre. L’intolérance est souvent fille de l’ignorance. Leur misère est la fille de leur imprévoyance.

II.

II. Être humain de sexe féminin considéré selon son âge ou sa position sociale.
1.  Enfant de sexe féminin. Garçons et filles. Une jolie petite fille. Une belle grande fille. Une fille de six, de dix, de douze, de seize ans. Spécialement. Jeune fille, adolescente nubile ou très jeune femme non mariée. Nom de jeune fille, patronyme d’une femme avant son mariage. Fam. Elle est encore jeune fille, encore vierge.
2.  Femme adulte et célibataire, par opposition à Femme mariée. Être, rester fille (vieilli), être, rester célibataire. Fille à marier. Vieille fille (péj.), femme d’un certain âge restée célibataire. Fille mère, qui a eu un enfant en dehors du mariage (on dit plutôt aujourd’hui Mère célibataire).
3.  Personne de sexe féminin considérée pour ses qualités, sa manière d’être (accompagné d’un adjectif). Une fille gentille, courageuse, honnête. Une pauvre fille. Une brave fille. C’est une chic fille (fam. et vieilli). Il a épousé une jolie fille. Expr. Elle est bonne fille, elle a un caractère facile, agréable. Prov. La plus belle fille du monde ne peut donner que ce qu’elle a, voir Donner.
4.  Personne de sexe féminin considérée dans son activité, son emploi (généralement accompagné d’un complément déterminatif). Fille d’honneur, jeune fille noble attachée à la personne d’une reine, d’une princesse. Les filles d’honneur de la reine ou, elliptiquement, les filles de la reine. Fille de ferme, employée dans une ferme. Fille d’auberge, fille de cuisine. Fille de salle, chargée du service d’une salle de restaurant, de l’entretien d’une salle d’hôpital. Fille de boutique (vieilli), employée de magasin, vendeuse. Ma fille, formule par laquelle on s’adressait à une employée de rang subalterne, à une domestique.
▪ Spécialement. Fille de joie, fille des rues, fille de mauvaise vie, fille publique, fille perdue, prostituée. Elliptiquement. Fréquenter les filles. Une fille et son souteneur. Anciennement. Fille soumise, inscrite sur les registres de la police et soumise à certains règlements administratifs. Fille repentie, qui, après une période de désordre, était accueillie dans une institution. Maison de filles repenties.
  Titres célèbres : À quoi rêvent les jeunes filles, d’Alfred de Musset (1832) ; Une fille d’Ève, d’Honoré de Balzac (1834) ; Les Filles du feu, de Gérard de Nerval (1854) ; À l’ombre des jeunes filles en fleurs, de Marcel Proust (1918) ; Les Jeunes Filles, d’Henry de Montherlant (1936).
Voir aussi
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