usage

7e édition

USAGE.

s. m.
■  Coutume, pratique reçue. Long, constant, ancien, perpétuel usage. C’était l’usage du pays, du temps. Cela est reçu par l’usage. C’est l’usage. L’usage le veut ainsi. C’est son usage d’agir ainsi. Cela est conforme, est contraire à l’usage. Cela est hors d’usage. Suivre l’usage. Braver l’usage. Les usages reçus. Les mœurs, les coutumes, les usages d’un peuple.
Usage, signifie aussi, Emploi d’une chose. Faire usage d’un aliment, d’un remède. On fait usage de cette plante en médecine. Faire usage du temps, de son temps, de son crédit, de ses moyens. Le bon, le mauvais usage des richesses. Mettre une chose en usage. Il a tout mis en usage pour réussir. Cela n’est point à mon usage, ne m’est plus d’aucun usage. Des lunettes à l’usage des myopes. Des livres à l’usage des collèges. Bréviaire à l’usage de Paris, de Rome. À quel usage destinez-vous cela ? L’usage de la parole. Les langues ne s’apprennent bien que par l’usage.
Fam., Cette étoffe fera beaucoup d’usage, Elle durera longtemps.
Usage, se dit particulièrement de L’emploi qu’on fait des mots de la langue, et il offre deux sens bien distincts. En général, il se dit de L’emploi des mots, tel que la coutume l’a réglé. L’usage est l’arbitre souverain des langues, est le tyran des langues. L’usage a introduit, a consacré cette expression, cette tournure. Ce mot est d’usage. Ce mot n’est plus d’usage, n’est plus en usage, est maintenant hors d’usage. Ce terme n’a d’usage, n’est en usage que dans le style familier. Cette expression n’est pas du bon usage. Le plus grand usage de ce mot est dans le style soutenu. Quelquefois, il se dit de L’emploi particulier qu’on fait des mots, soit que, servi par son talent et consultant l’analogie, on trouve des moyens neufs de s’exprimer, soit qu’on tombe dans des fautes qu’entraîne le défaut de goût et de raison. L’usage qu’il a fait de cette expression est heureux. Habile écrivain, il a fait de ce mot un usage heureux, inattendu, tout nouveau. Vous faites des mots un usage vicieux, barbare. L’usage que ces deux auteurs font des mots prouve que l’un a de l’originalité et l’autre de la bizarrerie. L’Académie ne prétend pas régler l’usage de chaque mot, elle indique l’usage qu’on en a fait.
Usage, signifie en outre, Le droit de se servir personnellement d’une chose dont la propriété est à un autre. En vendant sa bibliothèque, il s’en est réservé l’usage sa vie durant.
Il se dit aussi, en Jurisprudence, Du droit qu’ont les voisins d’une forêt ou d’un pacage, d’y couper le bois qui leur est nécessaire, ou d’y mener paître leur bétail. On a ôté, on a confirmé les usages aux riverains de ces forêts, de ces marais. J’ai droit d’usage, j’ai mon usage dans tel bois.
Usage, signifie encore, Habitude, pratique d’une chose. Il a l’usage de ces matières, de ces termes. Il a l’usage de dîner de bonne heure. Il est dans l’usage de rentrer tard. Il veille beaucoup, c’est son usage.
Il signifie, particulièrement, Expérience de la société, habitude d’en pratiquer les devoirs, d’en observer les usages. L’usage du monde, de la vie, ou simplement, L’usage. C’est un homme qui a beaucoup d’usage, qui a peu d’usage. Manquer d’usage.
Usages, au pluriel, s’est dit, en Librairie, Des livres dont on se sert pour le service divin, comme bréviaires, rituels, diurnaux, heures, processionnels, missels, etc.
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