haleine

7e édition

HALEINE.

s. f.
■  Le souffle de la respiration, l’air attiré et repoussé par les poumons. Avoir l’haleine bonne. Avoir l’haleine douce comme un enfant. L’haleine mauvaise, l’haleine forte. Haleine aigre. Haleine de malade. Haleine vineuse. Cela adoucit l’haleine, rend l’haleine douce. Cela gâte l’haleine. Ternir un verre, un miroir avec son haleine. Se réchauffer les doigts avec son haleine. Retenir son haleine. Prendre haleine.
En termes de Manège, Un cheval gros d’haleine, Qui souffle extraordinairement quand il galope, quoiqu’il ne soit pas poussif.
Poétiq., L’haleine des vents, Le souffle des vents. L’haleine du zéphyr, des zéphyrs. Les fécondes haleines du zéphyr. Les dévorantes haleines des vents du midi. L’haleine des autans.
Haleine de vent, se dit, dans le langage ordinaire, d’Un petit souffle de vent. Il ne fait pas une haleine de vent.
Haleine, se dit aussi de La faculté de respirer. Perdre haleine. Il chante, il rit à perdre haleine. Courir à perte d’haleine. Il y a dans ce livre des périodes à perte d’haleine. Être hors d’haleine. Se mettre hors d’haleine.
Sans haleine, Succombant à la fatigue, presque évanoui.
Fig., Faire des discours, tenir des discours à perte d’haleine, Faire des discours vains et vagues, et d’une longueur importune.
Prendre haleine, Respirer à son aise ; et, figurément, Se reposer pour prendre des forces.
Reprendre son haleine, Recommencer à respirer après une interruption accidentelle plus ou moins longue ; et, figurément, Reprendre haleine, Se reposer pour se mettre en état de recommencer à parler, à marcher, à travailler, etc.
Donner haleine à son cheval, Le mener quelque temps au pas, après l’avoir mené au galop.
Haleine, se dit encore de La faculté d’être un certain temps sans respirer. Il faut qu’un plongeur, qu’un coureur ait beaucoup d’haleine. Cet orateur, ce lecteur a beaucoup d’haleine, a une bonne haleine. Ce cheval a beaucoup d’haleine. C’est un cheval d’haleine. Il a peu d’haleine. Il n’a point d’haleine.
Boire un grand coup tout d’une haleine, Le boire tout d’un trait, sans reprendre haleine.
Réciter, débiter une tirade, un discours, etc., tout d’une haleine, Sans se reposer, et sans que la mémoire bronche.
Fig., Tout d’une haleine, Sans intermission. J’ai écrit quatre grandes pages tout d’une haleine. Il a dormi depuis hier au soir jusqu’à ce matin tout d’une haleine.
Courte haleine, Essoufflement, respiration difficile et fréquente. Avoir la courte haleine. On dit aussi, Avoir l’haleine courte.
Fig. et fam., Cet auteur a la courte haleine, l’haleine courte, Il n’a ni facilité ni abondance. On dit dans le même sens, Il n’a pas d’haleine.
Fig., Affaire, ouvrage de longue haleine, Affaire de longue discussion, ouvrage qui demande beaucoup de temps. Cela est de longue haleine. Un poème épique est un ouvrage de longue haleine.
En haleine. loc. adv. En exercice, en habitude de travailler, de faire bien et facilement quelque chose. Il se dit Des exercices du corps, et De ceux de l’esprit. Il faut tenir les soldats en haleine. Mettre, tenir un cheval en haleine. Quand on veut être bon chasseur, il faut se tenir en haleine. Il fait quelques vers par-ci par-là, pour se tenir en haleine. Pour le mettre en haleine, je lui donnai un long mémoire à copier. En écrivant cet ouvrage, il n’a voulu que se mettre en haleine pour une composition plus importante.
Fig. et fam., Tenir quelqu’un en haleine, signifie quelquefois, Tenir quelqu’un dans un état d’incertitude mêlé d’espérance et de crainte.
Être en haleine, Être en train de faire quelque chose. Il faut achever cette besogne tandis que les ouvriers sont encore en haleine. Il signifie aussi, Être en humeur, en disposition de faire quelque chose. Je ne suis pas en haleine aujourd’hui, je ne me sens pas en haleine, il m’est impossible d’écrire une seule ligne, de faire un seul vers.
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