couronner

6e édition

COURONNER.

v. a.
■  Mettre une couronne sur la tête. Couronner une victime. Couronner de fleurs, de laurier, de myrte. Jésus-Christ fut couronné d’épines. Couronner d’une couronne d’or, d’une couronne d’argent. On l’emploie avec le pronom personnel. Dans ces fêtes champêtres, les bergères se couronnaient de fleurs.
Il signifie, dans un sens particulier, Mettre solennellement la couronne sur la tête d’un souverain. Couronner un pape, un roi, un prince. Ils l’élurent et le couronnèrent. Il fut sacré et couronné.
Il signifie quelquefois figurément, Donner le titre de roi, de souverain. Ce monarque, avant de mourir, voulut couronner son fils.
Il signifie encore simplement, Récompenser en décernant une couronne ou un prix. Couronner le vainqueur. Couronner celui qui a fait la plus belle action. Couronner l’auteur du meilleur ouvrage. On le dit plus ordinairement en parlant Des ouvrages, etc., faits par ceux qui reçoivent la couronne ou le prix. J’ai lu plusieurs passages de la pièce que l’Académie a couronnée, plusieurs passages de l’ouvrage couronné.
Il signifie aussi figurément, Honorer, récompenser. Couronner la vertu. Dieu couronne les martyrs, les saints. Ils sont couronnés de gloire. N’est-ce pas couronner le crime, que d’élever un tel homme à cette dignité ?
Couronner, se dit quelquefois en parlant De choses sur lesquelles on place des couronnes. Les anciens couronnaient la poupe de leurs vaisseaux en signe d’allégresse. Alexandre couronna le tombeau d’Achille.
Il se dit aussi quelquefois, dans le style soutenu, De ce qui orne ou entoure la tête en manière de couronne. De simples fleurs couronnaient cette tête charmante. Quelques cheveux blancs couronnaient ce front vénérable.
Il se dit également en parlant Des choses au-dessus desquelles on peint ou on grave des couronnes, pour ornement, ou comme marque de dignité. Son écu était couronné d’une couronne de duc, de comte, etc. Ses chiffres sont couronnés de lauriers, de fleurs.
Il se dit, par extension, Des choses qui en surmontent d’autres, qui en occupent la partie la plus élevée. Un entablement couronne l’édifice. Des batteries redoutables, des corps de troupes couronnaient la hauteur, toutes les hauteurs.
Il signifie figurément, Apporter la dernière perfection, mettre le dernier ornement à quelque chose. Cette dernière action a couronné toutes les autres. Il a couronné sa vie par une mort généreuse. Le succès a couronné son entreprise.
Prov., La fin couronne l’œuvre. Voyez Œuvre.
Couronner les vœux de quelqu’un, Les remplir.
Couronner, se dit aussi figurément pour Environner, ceindre. Plusieurs coteaux couronnent cette ville.
Couronner, s’emploie aussi avec le pronom personnel, en parlant Des choses, et signifie, S’orner, s’embellir. Déjà les forêts se couronnent de feuillage. Les arbres de nos vergers se couronnaient de fleurs.
Absol., Cet arbre se couronne, se dit D’un arbre qui vieillit et dont la tête se dessèche.
Couronné, ée. participe. Un arbre couronné.
Tête couronnée, se dit d’Un empereur ou d’un roi. La république de Venise et celle des Provinces-Unies avaient le rang, les honneurs des têtes couronnées.
En termes d’Architecture militaire, Ouvrage couronné, Ouvrage avancé vers la campagne, fait en forme de couronne, pour défendre les approches d’une place. On l’appelle aussi Ouvrage à couronne, ou même absolument Couronne.
En termes d’Art vétérinaire, Cheval couronné, Cheval qui s’est blessé aux genoux en tombant, et à qui le poil du genou est tombé. Ce cheval n’a pas de bonnes jambes, il est couronné.
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