bien

5e édition

BIEN.

s. m.
■  Ce qui est bon, utile, avantageux, convenable. Le souverain bien. Le bien public. Le vrai bien. Rendre le bien pour le mal. Il faut aller au bien de la chose.
On dit proverbialement, Nul bien sans peine, pour dire, que Tout ce qui est avantageux coûte à acquérir.
On dit, que C’est un grand bien qu’une chose soit arrivée, pour dire, que C’est un grand bonheur, un grand avantage.
On dit, Faire du bien à quelqu’un, procurer du bien à quelqu’un, pour dire, Lui procurer quelque avantage, quelque grâce utile. Il aime à faire du bien à tout le monde.
On dit aussi, Vouloir du bien à quelqu’un, pour dire, Avoir envie de l’obliger.
On dit d’Une chose dont on reçoit quelque avantage, quelque soulagement, qu’Elle fait du bien, qu’elle fait grand bien. Il lui est arrivé une succession qui a fait grand bien à ses affaires. La saignée lui a fait grand bien.
Bien, signifie quelquefois Religion, vertu, probité, ce qui est louable, estimable. C’est un jeune homme qui se porte au bien, qui se tourne au bien. C’est un homme de bien, une femme de bien. Ce sont des gens de bien. Il a fait en cela une action d’homme de bien. Il en a usé en homme de bien.
On dit qu’Un homme sent son bien, pour dire, qu’Il a l’air, les manières d’un homme bien né, bien élevé, etc.
On dit proverbialement, Le mieux est l’ennemi du bien, pour dire, qu’En voulant perfectionner ce qui est bien, ou le gâte communément.
On dit proverbialement, En tout bien et en tout honneur, en tout bien et tout honneur, pour dire, À bonne fin, à bonne intention. Il voit cette fille en tout bien et tout honneur.
p. 140Bien, signifie aussi, Ce qu’on possède en argent, en fonds de terre ou autrement. Bien de patrimoine. Les biens de père et de mère. Les biens paternels, les biens maternels. Bien noble, bien de roture, biens paraphernaux. Il ne faut pas toucher au bien d’autrui. Avoir du bien. Acquérir du bien. Manquer de bien. Etre né sans biens. Avoir un bien clair et net. Un bien clair et liquide. Un beau bien. Un bien embrouillé. Un bien embarrassé. Un bien litigieux. Avoir tout son bien engagé, tout son bien hypothéqué. Tout son bien est saisi. Être sans bien. Avoir du bien mal acquis. Dépenser son bien, manger son bien. Partager son bien. Mettre ordre à son bien. Amasser du bien. Posséder de grands biens. Un mari et une femme séparés de corps et de biens. Etre en communauté de biens. Faire cession de ses biens. Faire cession de biens. Il a laissé de grands biens. Curateur aux biens vacans. Les biens meubles et immeubles.
On dit absolument, qu’Un homme a du bien, pour dire, qu’Un homme est riche.
On dit, Avoir du bien au soleil, pour dire, Avoir des biens-fonds, des terres, des maisons.
On appelle Biens d’Église, Les biens qui appartiennent à l’Église ; Biens passagers, Les biens de ce monde ; et Biens éternels, La béatitude éternelle.
On appelle figurém. Biens du corps, La santé, la force ; Biens de l’esprit, Les talens ; et Biens de l’âme, Les vertus.
Bien. Particule adverbiale, qui sert à marquer un certain degré de perfection, un certain état heureux et avantageux dans la chose dont il s’agit. Il se conduit bien. Il se porte bien. Il va aussi bien, autant bien qu’il est possible. Il parle bien. Il dit bien. Il fait bien. Tout va bien. Mener une affaire à bien. Je me trouve bien aujourd’hui. Je me trouve bien d’une telle chose. Je me trouve bien d’avoir été là. Il fait fort bien sa charge. Il s’est fort bien acquitté de sa commission. Il est bien à la Cour. Il est bien dans ses affaires. Il est bien auprès du Roi, bien auprès des Ministres. Il y est autant bien qu’on y peut être. Un ouvrage bien fait. Un jeune homme bien né, bien fait, bien pris dans sa taille ; et bien mis, pour dire, Habillé de bon goût.
On dit d’Un malade, qu’Il est bien, pour dire, qu’On est rassuré sur son état ; et d’Une femme, qu’Elle est bien, pour dire, qu’Elle est d’une figure agréable.
Bien, signifie aussi Beaucoup, fort. Il y avoit bien du monde, bien des spectateurs. Il mange bien. Il boit bien. Il s’est levé bien matin. Il est arrivé bien à propos. La chose s’est passée bien autrement que vous ne dites. Il est bien savant. Il est bien malade. Il est bien mal.
Après Bien, signifiant Beaucoup, et suivi d’un substantif, on met l’article du substantif : Bien de l’argent, bien de la peine, bien du monde, bien des hommes ; et sans l’article, Beaucoup d’argent, de peine, de monde, d’hommes.
On dit, bien attaqué, bien défendu, pour dire, que La défense n’a pas été moins vigoureuse que l’attaque. Et lorsqu’on ne peut éviter du dommage, quelque parti qu’on prenne, on dit, Autant vaut bien battu, que mal battu, pour dire, qu’Il y a des choses où il ne faut point s’épargner, quoi qu’il en puisse arriver.
Bien, avec le verbe Vouloir, exprimé ou sous-entendu, sert à marquer Consentement, Allez, je le veux bien ; et pour marquer qu’on agrée ce qu’un autre propose, on dit absolument, Bien, fort bien. Et quand il est précédé de la particule Hé, il sert aussi à marquer Exhortation et interrogation. Hé bien, continuez. Hé bien, que vous en semble ? Hé bien, que vous a-t-il dit ? Hé bien, ne vous l’avois-je pas dit ? On dit aussi dans le même sens, Eh bien.
Il s’emploie aussi dans la signification d’À-peu-près, environ. Il y a bien trois ans que je ne l’ai vu. Il y a bien deux lieues d’ici. Et quelquefois il ne s’emploie que par rédondance, et pour donner plus de force à ce qu’on dit. Auriez-vous bien l’assurance de le nier ? Je le savois bien. Je m’en doutois bien. Il est bien en chemin, mais il n’est pas arrivé. Il est bien vrai que cela est, mais....
Bien que. conjonction. Encore que, quoique. Bien que je le souhaite de tout mon cœur, je ne le puis pas.
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